Ménopause et sexualité : questions et réponses

Sommaire

>Ménopause et rapports sexuels

>Les symptômes de ménopause qui peuvent avoir un impact sur la sexualité

>Comment traiter les différents symptômes qui mettent la sexualité en did

La périménopause est la phase de transition hormonale avec production d’hormones sexuelles féminines très irrégulière et imprévisible qui précède la ménopause. Elle débute en moyenne à 47 ans et ensuite la ménopause s’installe en moyenne à 51 ans. La ménopause est définie après douze mois successifs sans règles après 45 ans. Une fois que la ménopause est installée, la production d’hormones sexuelles féminines (à savoir la progestérone et les oestrogènes) s’arrête complètement. 


Toutes les cellules du corps de la femme possèdent des récepteurs aux oestrogènes, donc le nombre d’organes chez la femme qui sont impactés par l’installation de la ménopause est énorme ! Mais ce sont les organes génitaux qui sont le plus concernés. 


Ainsi, la ménopause ce n’est pas uniquement des symptômes et changements physiques (prise de poids, bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, douleurs articulaires), ou psychologiques (troubles du sommeil et troubles de l’humeur : déprime, anxiété, irritabilité…), mais c’est aussi des symptômes qui touchent la sexualité ! On vous explique tout dans cet article. 

Si vous avez des symptômes de (péri)ménopause, qu'ils soient physiques, émotionnels ou sexuels, l'appli Omena propose des programmes bien-être personnalisés pour vous aider à les réduire.

Ménopause et rapports sexuels

Quelques chiffres sur la sexualité des femmes

Ce n’est un secret pour personne, avec l’âge, la fréquence des rapports sexuels diminue. D’après le dernier baromètre sexualité de santé publique France, 91% des femmes entre 50 et 59 ans en couple ont eu au moins un rapport sexuel dans les douze derniers mois. Ce chiffre tombe à 81% pour les 60-69 ans en couple. 

Plus que l’âge, c’est aussi l’ancienneté de la relation qui compte. Selon le dernier baromètre de la sexualité féminine lancé par l’IFOP, 35% des femmes sont insatisfaites de leur sexualité. Parmi les femmes insatisfaites, 27% sont en couple avec le même partenaire depuis plus de 20 ans ! 

Un autre chiffre intéressant, (et amusant !) : plus les tâches ménagères sont réparties de manière déséquilibrée dans le couple (la femme en faisant plus que l’homme), plus l’insatisfaction sexuelle est importante ! 

Un dernier petit chiffre pour la route pour montrer que ce n’est pas qu’une question d’âge : toute catégorie d’âge confondue, 41% des femmes n’ont pas eu de rapport sexuel dans le dernier mois ! 

De toute façon, ce n’est pas la fréquence qui compte, ce qui compte est que vous n’ayez pas de douleurs, que vous vous sentiez bien dans votre corps et que vous fassiez ce qui vous fait envie. La ménopause peut mettre la sexualité à rude épreuve : nous allons vous aider à comprendre pourquoi pour ensuite identifier des solutions, pour que vous soyez libres de vivre votre sexualité comme bon vous semble sans symptômes ! 

Ménopause et douleurs lors des rapports sexuels

Quand survient la ménopause, 30% des femmes se plaignent de douleurs lors des rapports sexuels. Ces douleurs peuvent prendre différentes formes : sensation de frottement désagréable ou d’irritations, de brûlures, ou sensations qui ressemblent davantage à des crampes, qui lancent dans le bas ventre. Les douleurs peuvent également concerner différents endroits : le bas ventre, l’intérieur du vagin ou la vulve (composée des lèvres, de l’entrée du vagin et du clitoris). 


Comment avoir envie de rapports sexuels lorsque ceux ci sont douloureux ? Impossible ! Nous allons donc vous expliquer les différentes causes des douleurs et comment les soulager. 

Ménopause et diminution du désir sexuel

Avant l’arrivée de la ménopause, déjà 30% des femmes rapportent avoir un désir sexuel faible ou inexistant. Mais ensuite quand la ménopause s’installe ce chiffre sur la perte de libido monte à 50%. C’est à la fois le résultat de l’installation de la ménopause et du vieillissement ! 

En effet, deux hormones sont impliquées dans le désir sexuel : les oestrogènes et la testostérone (oui oui !). Même le corps des femmes produit de la testostérone, en faible quantité. Cette quantité diminue petit à petit avec l’âge mais cette diminution est plus liée à l’âge qu’à la ménopause. 

Dans le cas des oestrogènes par contre, c’est la ménopause qui provoque l’arrêt de leur production et donc la baisse de libido associée. 

Si vous souhaitez bénéficier de conseils faits par notre sexologue Claire pour retrouver une libido satisfaisante pour vous, rendez-vous dans l'appli Omena qui propose conseils, exercices et méditations guidées !

Les causes : les symptômes de ménopause qui peuvent avoir un impact sur la sexualité 

Le syndrome génito-urinaire de la ménopause

Le syndrome génito-urinaire de la ménopause est un syndrome qui comprend tous les troubles qui concernent les organes génitaux et urinaires. Les tissus de ces organes sont extrêmement sensibles à la production d’oestrogènes et se trouvent fortement affaiblis par leur absence. 

La sécheresse vaginale

Le symptôme le plus connu associé au syndrome génito-urinaire de la ménopause est la sécheresse vaginale, qui concerne 30% des femmes ménopausées et déjà 15% des femmes en périménopause. Les oestrogènes participaient au bon maintient de l’hydratation des muqueuses vaginales et ne peuvent plus assurer leur rôle chez la femme ménopausée ou chez la femme en périménopause en période d’hypo-oestrogénie


Cette sécheresse concerne le vagin, la vulve, et les touche à la fois “au repos” et lors des moments d’excitation sexuelle où normalement il y a une lubrification spontanée ! Elle provoque démangeaisons, irritations, brûlures. Dès lors, on associe les rapports sexuels à un moment douloureux ce qui fait que l’on n’arrive pas à se détendre et un autre type de douleurs peut apparaître : la vulvudynie (douleurs non expliquées par un autre type de troubles : pas d’infection, pas de sécheresse, pas d’IST), qui se manifeste au moindre signe de pression sur la zone (comme une sorte de rejet par le corps de toute forme de pression sur cette zone).

Les troubles urinaires

Le syndrome génito-urinaire comprend aussi des symptômes urinaires tels que les infections urinaires à répétition et l’incontinence urinaire. La sécheresse vaginale provoque une modification du pH vaginal ce qui peut favoriser l’apparition de certaines bactéries nocives et donc les infections. Les infections urinaires sont aussi favorisées par les rapports sexuels. Les femmes l’identifient et souvent ces infections urinaires ont un impact très négatif sur le désir sexuel car on sait qu’on va “le regretter !”


Certaines femmes souffrent également de fuites urinaires à la ménopause. Nous l’avons dit, les tissus sont fragilisés et ne sont plus bien hydratés, ils perdent en force et se relâchent ce qui peut provoquer par exemple une incontinence urinaire d’effort : les femmes ont de légères fuites urinaires lorsqu’elles portent des objets lourds, courent, ou contractent leurs abdos (par exemple en éternuant !). Ce symptôme est très complexant et peut également réduire la libido car on a peur d’avoir une fuite lors du rapport ! 


Ca ne fait pas rêver mais ne vous en faites pas : ce n’est pas du tout une fatalité liée à l’âge, il existe des solutions très efficaces et puis souvenez vous : l’incontinence urinaire existe aussi après l’accouchement et elle ne dure pas grâce à la rééducation périnéale

L'application Omena propose de nombreuses séances de pilates pour vous aider à renforcer vos abdominaux et votre périnée !

La baisse de libido peut être le résultat d’autres symptômes de ménopause handicapants

La libido n’est pas seulement hormonale ! Il se peut que vos taux d’hormones soient à zéro et que vous ayez quand même une libido satisfaisante ! En effet, la libido est influencée par de nombreux facteurs : la fatigue, la confiance en soi, le stress, les événements tristes de la vie… Ainsi la ménopause avec son lot de symptômes : sueurs nocturnes, bouffées de chaleur, troubles de l’humeur, douleurs articulaires, insomnies… peut également provoquer indirectement une baisse de libido ! Pensez donc à traiter les symptômes qui vous pèsent le plus si vous voulez retrouver une libido satisfaisante ! 


Enfin, la ménopause est aussi une période de la vie où de grands changements peuvent survenir ce qui peut perturber notre état psychologique : départ des enfants, changements dans la carrière, parents malades… Bref, les causes de la baisse de désir sont multiples !

Télécharger Omena

80% des utilisatrices Omena déclarent que l'application les aide à se sentir mieux physiquement et/ou émotionnellement

après 2 semaines d'utilisation.

Comment traiter les différents symptômes qui mettent la sexualité en difficulté ?

Les lubrifiants et hydratants vaginaux 


Sans ordonnance, vous pouvez vous procurer des hydratants vaginaux (à utiliser avant de dormir le soir par exemple, à distance des rapports sexuels) contenant de l’acide hyaluronique ou des huiles végétales. Pendant les rapports sexuels, vous pouvez également utiliser du lubrifiant à volonté si vous n’avez plus de lubrification vaginale. Essayez de vous procurer ceux qui sont le plus naturels possible pour éviter les réactions allergiques. 

Le traitement hormonal en application locale

Sur ordonnance vous pouvez demander à votre médecin de vous prescrire des oestrogènes pour rétablir une bonne trophicité vaginale. Ce traitement est sans risque et très efficace. Il ne passe pas dans le sang, seules les muqueuses vaginales bénéficieront des oestrogènes ce qui fait qu’il ne présente pas de risque cardiovasculaire et très peu de risque pour les cancers hormono-dépendants. Si vous avez une sécheresse vaginale trop importante il faudra aussi prendre des hydratants locaux en parallèle pour réhydrater et faire en sorte que les oestrogènes puissent bien pénétrer dans les tissus. 


Le traitement hormonal de ménopause


Si vous n’avez pas d’historique personnel de cancer hormono-dépendant (le plus répandu étant le cancer du sein) ou d’accident cardiovasculaire, vous pouvez obtenir une ordonnance pour un traitement hormonal si vous êtes déjà ménopausée (plus de douze mois sans règles). Il consiste à prendre de l’oestradiol (forme active des oestrogènes) en transdermique (appliquer un gel sur la peau qui va la traverser) et de la progestérone en comprimés (pas besoin si vous n’avez plus d’utérus). Le traitement hormonal de ménopause est efficace sur presque tous les symptômes de ménopause y compris la sécheresse vaginale et la baisse de libido. 


Les autres traitements hormonaux

Nous l’avons dit au début de cet article, la testostérone permet de booster la libido. Cependant les traitements de la libido pour les femmes à base de testostérone sont seulement autorisés en Australie et tolérés en Angleterre, en France ce n’est pas encore possible de s’en procurer ! 

Les phytothérapies qui peuvent fonctionner sur la libido


Certaines plantes et huiles essentielles peuvent être efficaces pour augmenter votre libido si c’est ce que vous souhaitez : l’extrait de Ginkgo Biloba, les huiles essentielles d’ylang ylang ou de Néroli peuvent aider par exemple !

Quelques conseils d’hygiène de vie pour finir

Voici également quelques recommandations générales qui pourront vous aider à soulager votre intimité et à reprendre confiance en votre sexualité : ne surtout pas prendre de douches vaginales qui vont perturber votre microbiote, mettre des sous-vêtements et vêtements amples avec des tissus agréables, faire des exercices de contraction du périnée autant que possible pour bien le muscler… 

Sachez également que les rapports sexuels réguliers permettent de rétablir une bonne circulation sanguine dans les muqueuses vaginales. Enfin, vous pouvez écouter des podcasts comme ceux de Catherine Solano sur la sexualité qui pourront vous donner des idées !  

Laure Blondel

Expert nutritionniste