Ménopause et infections urinaires : le guide - les traitements

Sommaire

> Pourquoi a-t-on plus d’infections urinaires au moment de la ménopause ?

> Comment reconnaître une infection urinaire simple ?

> Infections urinaires : comment les prévenir et les traiter ?


La ménopause arrive souvent avec une panoplie de symptômes, tels que des bouffées de chaleur, des troubles de l’humeur ou une sécheresse vaginale. Parfois, elle provoque aussi l’apparition d’infections urinaires récidivantes, qui peuvent être embêtantes à gérer au quotidien !

La ménopause se définit de manière clinique par l’arrêt des règles pendant 12 mois consécutifs, après 40 ans. Elle se produit en moyenne à 51 ans chez la femme. La ménopause est précédée d’une phase de transition qui s’appelle la périménopause (les règles et la production d’hormones sexuelles féminines sont alors chaotiques).

A la ménopause, le taux d’oestrogènes chute pour devenir complètement nul, ce qui provoque les symptômes de ménopause. Les symptômes sont divers et variés mais on peut distinguer différentes familles de symptômes : les symptômes psychologiques (irritabilité, déprime, anxiété accrue…), les symptômes physiques (bouffées de chaleur, douleurs articulaires…) et les symptômes génito-urinaires (sécheresse vaginale, incontinence urinaire, infections urinaires…). 

Ces symptômes ne vont pas concerner toutes les femmes (85% auront cependant au moins un symptôme), et concernent les femmes de façon très variable d’une personne à l’autre.

Qu'est-ce que le syndrome génito-urinaire de la ménopause ?

Le SGUM touche soi-disant 27% des femmes mais comme le sujet est très tabou, et que les femmes n’osent pas en parler parfois à leur médecin (et que certains médecins ne pensent pas non plus à demander ou vérifier !), son incidence est probablement sous-estimée. 

La baisse du taux d’oestrogènes à l’arrivée de la ménopause impacte très fortement les muqueuses vaginales et tous les tissus alentour dont les cellules possèdent beaucoup de récepteurs aux oestrogènes. Les tissus deviennent secs et fragiles, ce qui provoque le syndrome génito-urinaire de la ménopause, dont les infections urinaires sont un symptôme. 

Pourquoi a-t-on plus d’infections urinaires au moment de la ménopause ?

La ménopause est une période de grands changements hormonaux dans le corps qui peuvent avoir des résultats pas toujours souhaitables. Deux hormones sexuelles féminines sont impliquées dans les changements de la ménopause : les oestrogènes et la progestérone, et ces hormones font le lien avec la totalité des symptômes que connaît la femme durant cette période de vie. 


L'atrophie vulvo-vaginale

La baisse du taux d’oestrogènes lors de la ménopause entraîne une atrophie vulvo-vaginale. Cette dernière, peut être à l’origine de sécheresse vaginale, de brûlures au niveau vulvaire et de douleurs durant les rapports sexuels.

Cette atrophie peut aussi être à l’origine de problèmes urinaires, tels que des infections urinaires ou des envies plus fréquentes d’uriner. En effet, la couche superficielle de l’urètre possède comme celle du vagin des récepteurs aux oestrogènes. La baisse du taux d’oestrogène lors de la ménopause provoque une diminution des bactéries protectrices de la flore uro-génitale, appelées lactobacilles. Ceci favorise la colonisation de la flore par des bactéries responsables d’infections urinaires, telles que l’Escherichia Coli.


Le microbiote uro-génital

En effet, le microbiote uro-génital (comme le microbiote intestinal, plus connu du grand public), lui aussi repose sur un équilibre entre les “bonnes” bactéries, qui protègent, et les “mauvaises” bactéries, qui sont toujours plus ou moins présentes mais que les “bonnes bactéries” empêchent de trop se développer. Ainsi, si la flore bactérienne protectrice est fragilisée, les risques que des infections se développent sont plus élevés et des cystites peuvent apparaître. 

La descente d’organe (autrement appelée “prolapsus génital”) et l’incontinence urinaire, symptômes plus fréquents après la ménopause, peuvent également favoriser les infections urinaires (aussi appelées cystites).

Comment reconnaître une infection urinaire simple ?

Elle se manifeste par des envies pressantes et plus fréquentes d’uriner, ainsi que par des brûlures et douleurs lors des mictions (c’est-à-dire lorsque l’urine est éliminée par l’organisme quand on se rend aux toilettes). Elle n’est pas accompagnée de fièvre. On peut également faire une bandelette urinaire pour aider au diagnostic.

C’est la présence de mauvaises bactéries en trop grande quantité qui cause l’infection urinaire, et cette infection cause une inflammation qui est douloureuse.

Est-ce que les infections urinaires sont les causes de tous les symptômes urinaires ?

Nous l’avons vu, le syndrome génito-urinaire de la ménopause regroupe plusieurs familles de symptômes, à la fois urinaires et sexuels, qui ne doivent pas être confondus même s’ils peuvent se ressembler. 

Les symptômes urinaires ne sont pas toujours la conséquence d’une infection urinaire. Par exemple, si vous avez des envies fréquentes d’uriner, cela peut aussi être dû à un affaiblissement des muscles du plancher pelvien qui retiennent de nombreux organes comme la vessie. 

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De même, l’incontinence urinaire (les fuites urinaires) ne sont pas non plus toujours le résultat d’une infection urinaire (d’une cystite) mais plutôt également de l’atrophie et de la fragilisation des muscles pelviens. La bonne approche sera donc non pas d’administrer un traitement antibiotique pour lutter contre l’infection mais plutôt de faire des exercices de rééducation du périnée pour s’attaquer directement aux causes du problème et renforcer la capacité du plancher pelvien à soutenir correctement la vessie et à retenir l’urine. L’incontinence est un symptôme qui peut réellement affecter la qualité de vie d’une femme donc si vous en souffrez n’hésitez surtout pas à en parler à votre médecin pour bénéficier d’une prise en charge. 

D’autres symptômes peuvent également être confondus avec une infection urinaire : par exemple, la sécheresse vaginale qui peut apparaître toucher les femmes ménopausées peut provoquer brûlures, irritations, démangeaisons même en dehors des rapports sexuels. Ces symptômes peuvent ressembler à une infection urinaire puisque les infections urinaires provoquent aussi des brûlures dans la même zone.

Infections urinaires : comment les prévenir et les traiter ?

La première étape est d’en parler à son médecin traitant ou à son gynécologue. Les médecins ne pensent pas toujours à aborder ces sujets avec leurs patientes et les patientes n’osent pas toujours en parler car elles considèrent cette famille de symptômes comme tabous. Si les infections urinaires sont trop récurrentes et non traitées, il y a des risques de complications.

Les antibiotiques contre les infections urinaires

Ensuite, le traitement principal d’une infection isolée est un antibiotique, généralement pris en une seule dose. Les antibiotiques sont des traitements qu’il ne faut pas prendre à la légère. Ils ciblent spécifiquement l’élimination de certaines bactéries et sont très efficaces cependant il faut veiller à bien respecter les doses prescrites. 

Par exemple, pour les antibiotiques à prendre en plusieurs fois (plusieurs fois par jour pendant plusieurs jours), il est tentant d’arrêter le traitement dès que celui-ci commence à être efficace. Mais si vous vous arrêtez trop tôt, il se peut que certaines bactéries y survivent et qu’elles développent une résistance aux antibiotiques (car elles se sont habituées au traitement et qu’il n’y a pas eu assez d’antibiotiques pour les tuer toutes). 

Hygiène de vie et infections urinaires

Pour les infections urinaires récidivantes, plusieurs méthodes existent pour les prévenir :

L’adaptation de l’hygiène de vie au quotidien peut suffire à éviter que certaines infections urinaires ne deviennent trop récurrentes. 

Voici quelques règles simples que vous allez apprendre pour vous éviter des infections urinaires trop fréquentes : 

Nous recommandons de boire au moins 1,5L d’eau par jour et jusqu’à 2,5 litres si c’est possible en ayant toujours une gourde d’eau avec vous au quotidien. 

Il est également pertinent de ne pas retenir son urine en allant bien aux toilettes à chaque envie. 

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Enfin, le transit intestinal peut aussi avoir des conséquences sur les infections urinaires. En effet, si vous avez un mauvais transit (c’est-à-dire que vous êtes souvent constipée), certaines bactéries vont stagner en bas de votre intestin au lieu d’être éliminées en allant aux toilettes et vont proliférer. Ces bactéries se retrouvent très proches de votre urètre et potentiellement la contaminer et provoquer une infection urinaire. 

Pour améliorer votre transit et éviter que des bactéries fécales ne viennent contaminer votre urètre voici quelques conseils simples à suivre au quotidien : faites une activité physique chaque jour (au moins un peu de marche) car l’immobilité n’aide pas le bon fonctionnement du transit, consommez un maximum de fibres (fruits, légumes, céréales complètes), buvez minimum 2 litres d’eau par jour. 

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Certaines plantes peuvent également être efficaces en prévention des infections urinaires. Les plantes les plus répandues pour prévenir les infections urinaires sont par exemple la canneberge (ou “cranberry” en anglais). Le jus de canneberge ou des extraits de canneberge pris en comprimés quotidiennement peuvent diminuer la fréquence des infections.

Les traitements locaux hydratants et hormonaux

Lorsque les infections urinaires sont accompagnées de sécheresse ou d’inconfort vaginal, un traitement local par oestrogène peut améliorer la trophicité vulvaire et diminuer les risques d’infection en réduisant l’atrophie. Le traitement hormonal local appliqué au niveau du vagin ne présente que très peu de contre-indication (encore moins que le traitement hormonal de ménopause) car son action est vraiment limité à la zone génitale, il ne passe pas dans le système sanguin central ce qui réduit fortement les effets secondaires possibles. 

Si l’on préfère des traitements sans hormones, il existe également des hydratants vaginaux non hormonaux à base d’acide hyaluronique ou de polycarbophile et glycérine. Ces hydratants vaginaux existent sous plusieurs formes : des ovules vaginaux à insérer dans le vagin, des gels avec ou sans applicateurs, des crèmes, en fonction de vos préférences. 

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Amytis Heim

Interne en gynécologie

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