D'où vient la sécheresse vaginale ?

Amytis Heim

Gynécologue

Sommaire

> Sécheresse vaginale : les statistiques

> Comment savoir si on fait de la sécheresse vaginale ?

> Qu’est-ce-qui provoque la sécheresse vaginale ?

> Est-ce que la sécheresse ne concerne que le vagin ?

> Comment hydrater son vagin à la ménopause ?

Sécheresse vaginale : à quel point est-ce que c’est fréquent ?

La sécheresse vaginale est un symptôme de ménopause relativement tabou, que les femmes abordent moins avec leur médecin que les bouffées de chaleur ou les troubles de l'humeur par exemple. Après l’installation de la ménopause, autour de 30% des femmes ont de la sécheresse vaginale, mais ce symptôme est moins fréquent pendant la périménopause (quand il concerne quand même 15% des femmes).


Comment savoir si on fait de la sécheresse vaginale ?

C’est un symptôme qui peut être très gênant pendant les rapports sexuels, mais aussi au quotidien. Certaines femmes rapportent ainsi par exemple des irritations ou des démangeaisons qui apparaissent en marchant.

Qu’est-ce qui provoque la sécheresse vaginale ?

La détérioration des tissus vaginaux et la baisse de performance des moyens naturels d’hydratation et de lubrification vaginale sont à l’origine de ce qu’on nomme la sécheresse vaginale, ou atrophie vaginale. Le tout est provoqué par la diminution de la production d’oestrogènes.

Celle-ci provoque la baisse de la vascularisation des tissus ce qui amène le tissu vaginal à devenir plus fin, plus sec et moins élastique au quotidien. Par ailleurs, cette baisse de la vascularisation amène l’afflux de sang aux tissus du vagin à être moins fort en cas d’excitation.

Or, cet afflux de sang permet au plasma de filtrer à travers la paroi vaginale (phénomène qu’on nomme transsudation). Il y a ainsi moins de ce “lubrifiant naturel” dans le vagin.

La diminution de la production d’oestrogènes provoque aussi la baisse de la production de glaire cervicale par les glandes du col de l’utérus, et on peut ainsi perdre de son effet hydratant.

En conclusion, l’amincissement des tissus, la perte d'élasticité et la réduction des sécrétions peuvent ainsi amener à des microlésions au moment des relations sexuelles, et parfois gêner lors de mouvements quotidiens.

Par ailleurs, au moment de la ménopause, la flore de protection vaginale diminue, ce qui peut favoriser certaines infections. En effet, l’amincissement de la couche superficielle du vagin induit une modification de la flore bactérienne vaginale, et crée un environnement plus propice au développement de certaines bactéries.


Est-ce que cette sécheresse est toujours limitée au vagin ?

En fait, les tissus du vagin ne sont pas les seuls à être riches en récepteurs oestrogéniques : d’autres tissus peuvent ainsi être affectés par la baisse de la production d’oestrogènes au moment de la ménopause.

On parle notamment du tiers inférieur du vagin et de son vestibule, mais aussi des lèvres, de l’urètre et de la vessie. La sécheresse n’est donc pas nécessairement limitée au vagin, et on parle d’ailleurs maintenant parfois de Syndrome Génito-Urinaire de la Ménopause (ou SGUM).


Comment hydrater son vagin à la ménopause ?

Nous avons deux articles complets qui détaillent les solutions pour lutter contre la sécheresse vaginale au moment de la ménopause : le traitement hormonal et les traitements non-hormonaux.

En résumé, pour traiter l'atrophie vulvo-vaginale (et donc la sécheresse vaginale), les traitements possibles sont :

  • le traitement hormonal de ménopause administré en voie locale (sur les muqueuses directement) sous forme de gel : les oestrogènes présents dans le traitement viennent soulager la sécheresse vaginale de façon très efficace. En voie locale (pour traiter la sécheresse vaginale), le traitement hormonal est très peu contre-indiqué.
  • certaines crèmes et lubrifiants vaginaux à base d'acide hyaluronique, à appliquer sur la vulve et les muqueuses vaginales. Ils existent aussi sous forme d'ovules à insérer dans le vagin le soir avant de dormir et font effet pendant la nuit.
  • si la gêne n'est présente que lors des rapports, vous pouvez simplement utiliser des lubrifiants à base d'huile végétale par exemple.
  • il existe également des traitements physiques, comme le laser par exemple, qui se pratiquent en plusieurs séances chez un spécialiste. Certains gynécologues proposent des séances dans leur cabinet.

Rappelons ici que s'il est nécessaire, en cas de sécheresse vaginale, de consulter un spécialiste (gynécologue) et d'hydrater ses muqueuses, il n'est en aucun cas recommandé de nettoyer son vagin. Les douches vaginales déséquilibrent la flore vaginale ce qui aurait pour effet de provoquer des infections urinaires ou des mycoses, venant ajouter davantage de désagréments à l'inconfort déjà présent. 


Télécharger Omena

80% des utilisatrices Omena déclarent que l'application les aide à se sentir mieux physiquement et/ou émotionnellement

après 2 semaines d'utilisation.

Les articles qui pourraient vous intéresser

La baisse de libido

Quand on parle de baisse de libido, on parle de la baisse du désir sexuel, de la motivation à entretenir des rapports sexuels...

Diagnostiquer la ménopause

Le diagnostic est une question souvent posée par les femmes : comment savoir si je suis bien ménopausée ?... 

Ménopause et démangeaisons

On estime que ce symptôme toucherait 4 fois plus les hommes que les femmes, mais ce dernier touche de nombreuses femmes ménopausées...

Newsletter

Des conseils, de nouveaux contenus sur l’app... tout pour vous accompagner

durant cette période de votre vie.