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Lorsque la ménopause s’installe, de nombreux symptômes liés à la carence en œstrogènes, peuvent se développer : bouffées de chaleur, troubles de l'humeur, troubles de la mémoire et de la concentration, prise de poids abdominale, sécheresse de la peau, des cheveux et des muqueuses, mais aussi douleurs articulaires.
Chaque organe féminin est équipé de récepteurs œstrogéniques : ces hormones sont indispensables au bon fonctionnement du corps humain. On comprend mieux pourquoi, lors de la ménopause, la carence hormonale a un effet retentissant.
Dans cet article, intéressons-nous aux douleurs articulaires qui peuvent vraiment dégrader la qualité de vie.
Passé 50 ans, de nombreuses femmes souffrent de douleurs musculaires, d’un manque de souplesse et d’articulations fatiguées. Si l'on avait tendance à attribuer ces douleurs au vieillissement, on sait aujourd’hui qu’elles sont directement liées à la ménopause.
L’arthralgie (le nom scientifique qui désigne les douleurs articulaires) est un symptôme courant avec l’âge qui touche un peu plus de 50 % des femmes au moment de la ménopause. [1]
Il s’agit d’un constat ancien puisque dès 1926, Cecil.L et Archer.BH parlaient de “rhumatisme post-ménopausique”. [2
Ces douleurs se manifestent principalement au niveau des doigts, des poignets, des épaules, des genoux, des lombes, des pieds, des chevilles… Elles peuvent également provenir des os, des muscles, des bourses ou des enthèses (la zone d’insertion des ligaments et des tendons sur l’os.)
Il est difficile de déterminer quelle part de ce phénomène est à attribuer à la ménopause. On observe toutefois que les douleurs articulaires augmentent réellement chez la femme après la ménopause lorsque l’on compare leur situation à la période juste avant la ménopause. Les femmes ménopausées ont deux fois plus de chances de ressentir des douleurs articulaires que les femmes pré-ménopausées.
Le lien entre carence en œstrogènes (hormone féminine) et douleurs qui était suspecté de longue date, a été confirmé au début des années 2000. Les chercheurs ont proposé des traitements anti-œstrogènes à des femmes atteintes d’un cancer du sein. Résultat : dans 50 % des cas, elles présentaient des douleurs, en particulier au niveau des articulations. [3]
Les récepteurs d’œstrogènes sont présents dans les tissus articulaires comme les cartilages, les os, les ligaments et les membranes synoviales (qui tapissent l’intérieur des articulations par exemple). Dès que la production hormonale chute, c’est donc l’ensemble du corps qui est impacté.
Voici les 3 grands rôles que jouent les œstrogènes sur la structure et le fonctionnement du corps humain :
D’autre part, la fatigue, les insomnies et le manque de sommeil, l’anxiété, l’irritabilité et la dépression sont très souvent associées aux douleurs articulaires.
Toutefois, d’autres études doivent être menées pour conclure sur ces mécanismes ! Une déficience en vitamine D ou un dérèglement de la thyroïde pourrait également participer à ces douleurs. Ces causes potentielles ne sont pas directement liées à la ménopause.
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Premier réflexe à adopter absolument : s’hydrater suffisamment pour apaiser les articulations. L’ANSES [4] recommande de boire 1,5L à 2L d’eau par jour pour rester hydratée.
Autre conseil clé : se détendre ! En effet, le stress augmente une hormone libérée par les glandes surrénales, le cortisol. En principe, il a un puissant rôle anti-inflammatoire. Mais l’organisme finit par s’adapter et résister à son action ! En d’autres termes, cela signifie qu’en cas de “bain permanent de stress-cortisol” il devient comme endormi et sourd à son message anti-inflammatoire, et donc l’organisme est plus souvent inflammé et douloureux.
Un peu de méditation ? Une sieste ? Une promenade ? Une routine calme le soir pour préparer une bonne nuit de sommeil ? Faites ce qui vous tente pour vous déstresser et rétablir le rôle vertueux du cortisol !
Si vous ne savez pas par où commencer, étirez-vous ou pratiquez un auto-massage. C’est excellent pour maintenir la lubrification des articulations, augmenter la circulation sanguine et réduire l’inflammation.
La prise d’antalgiques ou d’anti-douleurs peut être recommandée comme traitement d’appoint, mais demandez conseil à votre pharmacien ! Vous pouvez également appliquer de la chaleur sur vos articulations pour les soulager momentanément.
Le traitement le plus efficace pour les douleurs articulaires induites par la ménopause est le Traitement Hormonal de la Ménopause, qui remplace les œstrogènes qui ne sont plus produits par le corps. Si vous venez de commencer votre traitement, pas de panique, il met quelques semaines à faire effet.
Il n’est cependant pas prescrit de manière indéfinie, et les symptômes peuvent réapparaître si vous l’arrêtez (exactement comme la pilule contraceptive finalement).
Le traitement hormonal de ménopause a fait l’objet de quelques controverses ces dernières années. Il a notamment été accusé d'augmenter le risque cardiovasculaire et de cancer du sein après une étude menée en 2001 aux Etats-Unis (étude WHI).
L'étude était biaisée et portait sur le traitement hormonal à l'Américaine qui n'est pas identique à celui utilisé en France. [5]
Depuis, les chercheurs ont réhabilité le THM et insisté sur ses bienfaits pendant la ménopause. Il améliore nettement la qualité de vie des femmes ménopausées (avec une réduction nette des bouffées de chaleur, régulation du sommeil et de l'humeur, des douleurs articulaires et musculaires) et protège la santé osseuse et cardiovasculaire.
Plus il est pris tôt, plus il est efficace dans la préservation de vos articulations.
Comme pour tout traitement, il existe une balance bénéfice-risque à évaluer et des contre-indications, discutez-en avec votre médecin.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l’activité physique est primordiale pour lutter contre les douleurs articulaires. Il est donc important de continuer à être active, malgré la douleur, avec des sports plus doux éventuellement, comme la natation, le vélo, la marche ou le yoga !
Il existe différents types de sport :
Si vous souffrez de douleurs articulaires on vous recommande de pratiquer un maximum d'activité physique sans mise en charge, de musculation (avec des pratiques douces comme le yoga ou le pilates mais aussi des poids). Intégrez quelques séances avec mise en charge adaptée à votre niveau pour consolider votre masse musculaire et prévenir l'ostéoporose.
Il existe également des pratiques sportives spécifiques pour les articulations qui misent beaucoup sur la mobilité articulaire et sur le renforcement musculaire autour des articulations. Se muscler permet notamment de limiter l'impact sur l'articulation causé par les mouvements.
Autre raison de faire du sport régulièrement : maintenir votre poids. Un excès de poids peut augmenter la pression sur les articulations. Pendant la ménopause, adaptez votre hygiène de vie pour maintenir votre poids dans les fourchettes d’IMC entre 18,5 et 25.
Explorez aussi d’autres pistes comme la prise de compléments alimentaires tels que le magnésium et la vitamine D ! Si vous souffrez de déficience en vitamine D ou d'hypothyroïdie, vous pouvez suivre un traitement pour pallier cette carence et traiter votre hypothyroïdie. Notez que ces traitements prennent plusieurs mois avant d’être efficaces).
Si vous êtes adepte des solutions naturelles, tournez-vous vers la phytothérapie en complément d’une prise en charge professionnelle. Certaines plantes peuvent vous aider : c'est le cas du curcuma, connu pour ses propriétés anti-inflammatoires, de l'harpagophytum...
La glucosamine en complément alimentaire peut également être utile car c'est un élément à partir duquel le corps est capable de fabriquer des éléments constitutifs des articulations.
Plusieurs maladies peuvent causer des douleurs articulaires.
Cette maladie auto-immune touche 2 à 3 fois plus de femmes que d'hommes. [6] On la reconnaît car elle s'accompagne d'autres symptômes en plus des douleurs articulaires : un gonflement des articulations, des douleurs qui sont présentent surtout en fin de nuit et le matin, une perte d'énergie et d'appétit.
Cette maladie touche un peu moins de 1 % de la population adulte, alors que l'arthrose touche 4,7 % des femmes entre 45 et 75 ans.
50% des femmes au moment de la ménopause rapportent des douleurs articulaires ou musculaires. [7] Dans la plupart des cas, ces douleurs ne sont pas causées par une maladie mais bien par la chute du taux d'œstrogènes.
Les régimes alimentaires visant à réguler le niveau d’œstrogènes ont un impact positif sur l’arthralgie.
Pour lutter contre les douleurs, nous vous recommandons d’adopter un régime méditerranéen. C’est un régime alimentaire anti-inflammatoire dont les conseils associés sont faciles à suivre : il est faible en graisses saturées, en protéines animales et en glucides rapides mais riche en fibres, en légumes, en légumineuses, en fruits et en céréales complètes.
Pensez à consulter !
Les douleurs articulaires sont un problème sérieux. N’hésitez pas à les mentionner à votre médecin traitant qui saura faire le bon diagnostic, vous prescrire le bon traitement et vous réorienter au besoin vers un rhumatologue, un ostéopathe ou un acupuncteur selon votre cas spécifique.
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Emmanuel LeBrun
Médecin traitant
Sources
C E Szoeke 1, F M Cicuttini, J R Guthrie, L Dennerstein
[2] œstrogènes, cartilage et arthrose, Revue du Rhumatisme, Volume 70, Issue 7, July 2003, Pages 567-572
[3] Patterns and risk factors associated with aromatase inhibitor-related arthralgia among breast cancer survivors, Jun J Mao 1, Carrie Stricker, Deborah Bruner, Sharon Xie, Marjorie A Bowman, John T Farrar, Brandon T Greene, Angela DeMichele, 2009
[4] Eau en bouteille ou eau du robinet : bonnes pratiques de consommation, ANSES, 2020
[5] THM et cancer du sein, la différence se précise. Réhabiliter définitivement le THM. Dr Christian Jamin Paris
[6] Polyarthrite rhumatoïde, Une maladie modèle pour la recherche sur l’inflammation chronique, INSERM, 2023
[7] Differences across the lifespan between females and males in the top 20 causes of disease burden globally: a systematic analysis of the Global Burden of Disease, Study 2021, Vedavati Patwardhan, PhDa,* ∙ Gabriela F Gil, MPHb,* ∙ Alejandra Arrieta, MIDPb ∙ Jack Cagney, MScb ∙ Erin DeGraw, MPHb ∙ Molly E Herbert, MScb
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