L'âge d'arrivée de la ménopause

Olivier Chevallier

Gynécologue

Qu’est-ce que la ménopause ?

La ménopause est la période de la vie d’une femme marquée un arrêt du fonctionnement des ovaires et un arrêt des règles. On dit qu’une femme est “officiellement” ménopausée lorsqu’elle n’a plus eu ses règles depuis 12 mois. C’est de cette façon que le médecin diagnostique la ménopause ! 

La ménopause s’accompagne de différents symptômes comme des bouffées de chaleur, des transpirations nocturnes, des douleurs articulaires, de la sécheresse vaginale, mais aussi d’autres symptômes comme de l’incontinence urinaire ou des troubles de l’humeur.


Ces derniers, sont dus à la baisse de la production d'oestrogènes et du taux de progestérone. Il faut tout de fois noter que ces symptômes touchent de nombreuses femmes, mais ne sont pas systématiques. Ils peuvent être légers chez certaines et très invalidants pour d’autres femmes. 


La ménopause peut être associée à plusieurs risques tels l'augmentation du risque de maladies cardiovasculaires ou encore du risque d'ostéoporose. C’est pourquoi, il est nécessaire à la ménopause de maintenir une bonne hygiène de vie (nutrition, activité physique…) 


Quel est l’âge moyen de la ménopause ?

L’âge moyen de survenue de la ménopause en France est de 51 ans, et les femmes dans les pays développés entrent en périménopause  (période de transition vers la ménopause qui commence par des règles irrégulières et peut durer plusieurs mois) en moyenne à 47.5 ans.

Quel est l’âge maximum de la ménopause ?

On considère que les femmes sont généralement ménopausées entre 45 et 55 ans, toutefois on observe d’importantes différences entre les femmes : l’écart type (l’écart moyen par rapport à la moyenne) est de 4.4 ans !

Dans le cas des femmes ménopausées jeunes

On considère que les femmes sont généralement ménopausées entre 45 et 55 ans, toutefois on observe d’importantes différences entre les femmes : l’écart type (l’écart moyen par rapport à la moyenne) est de 4.4 ans !

Comment expliquer la différence d’arrivée de la ménopause entre femmes ?

Des facteurs sociodémographiques 

Plusieurs études démontrent que l’âge de la ménopause est inférieur chez les femmes vivant dans des pays en développement, par rapport aux femmes localisées dans des pays développés. Si l’on change d’échelle, on observe également que les femmes vivant dans des zones rurales sont ménopausées plus précocement que les femmes vivant dans des zones urbaines. 

Si l’on ne s’intéresse plus au lieu de vie mais aux origines ethniques, les femmes d’origine africaine ou latinoaméricaines sont ménopausées plus tôt que les femmes caucasiennes (en moyenne 2 ans plus tôt). Les femmes d’origines asiatiques sont ménopausées en moyenne au même âge que les femmes caucasiennes (50-51 ans).


La durée des cycles menstruels entre 20 et 35 ans

Une étude menée en 1967 conclut déjà que la durée du cycle au début de la vie reproductive influence l’âge d’entrée dans la ménopause. Ses conclusions sont les suivantes :

  • Les femmes dont le cycle durait en moyenne moins de 26 jours entre 20 et 35 ans étaient ménopausées en moyenne 1,4 ans avant les femmes ayant un “cycle normal” de 28 jours.
  • Les femmes dont le cycle durait en moyenne plus de 33 jours entre 20 et 35 ans étaient, elles, ménopausées en moyenne 0,8 ans plus tard.

L'âge de la ménopause de la mère

Plusieurs études avancent que l’âge de la ménopause de la mère influencerait l’âge de la ménopause de la fille. En effet, des études génétiques menées sur des échantillons de femmes européennes ont permis d’identifier plusieurs chromosomes comportant des gènes qui seraient impliqués dans l’âge d’entrée dans la ménopause.

Le tabagisme 

Parmi tous les facteurs environnementaux, le tabac est celui qui fait le moins de doute ! En effet, un large nombre d’études ont démontré que les femmes fumeuses ont leur ménopause en moyenne un à deux ans avant les femmes non-fumeuses. Leur périménopause (la phase de transition vers la ménopause qui se caractérise par de grandes fluctuations hormonales) est également plus courte que celle des non-fumeuses. Par ailleurs, le tabagisme passif a des conséquences certes moindre mais identiques.


Le tabac aurait en effet un pouvoir atrophiant (= de réduction du volume) sur les follicules ovariens qui produisent les hormones sexuelles féminines. L’effet serait proportionnel à la quantité de tabac consommée : les grosses fumeuses sont ménopausées plus tôt que les fumeuses “modérées”. Également, les femmes ayant arrêté de fumer depuis longtemps ont leur ménopause plus tard que les fumeuses actuelles, et légèrement plus tôt que les non-fumeuses.


La consommation d’alcool 

Une étude de 2016 conclut que la consommation d’alcool joue un rôle significatif sur l’âge de survenue de la ménopause. Selon cette étude, les femmes qui consomment de façon modérée (1 à 3 verres par semaine) ont leur ménopause plus tardivement que les femmes non-buveuses.

Le cas de l’insuffisance ovarienne précoce

L’insuffisance ovarienne précoce est un dysfonctionnement ovarien qui se caractérise par une absence de règles ou une réduction du nombre de follicules ovariens prématurés, c’est-à-dire avant 40 ans. Les symptômes sont similaires à ceux de la ménopause.

Les causes de l’insuffisance ovarienne précoce sont bien spécifiques : elles peuvent être toxiques, le résultat de mécanisme auto-immuns (c’est-à-dire lorsque votre système immunitaire s’attaque à votre propre organisme), génétiques (une anomalie sur le chromosome X en est la principale cause), ou le résultat de traitements : la radiothérapie, la chimiothérapie ou une intervention chirurgicale peuvent en être à l’origine.


L’âge de la ménopause : quelles sont les conséquences pour la santé ?

En moyenne, les femmes ménopausées plus tard ont une espérance de vie plus longue que les femmes ménopausées jeunes, ce qui s’explique par un moindre risque de développer certaines maladies, sauf, nous le verrons, dans le cas de certains cancers

Les risques cardiovasculaires

Avant la ménopause, les femmes ont un risque cardiovasculaire réduit par rapport aux hommes. Au moment de la ménopause, elles rattrapent ce risque, et en plus les complications chez la femme sont plus graves que chez l’homme. En effet, les oestrogènes, dont le taux chute à la ménopause, ont un effet protecteur sur le système cardiovasculaire féminin.


Ils agissent effectivement de différentes manières sur le système cardiovasculaire :

  • En inhibant la formation de radicaux libres, qui viennent réagir avec le cholestérol LDL pour former des plaques d’athérosclérose (les plaques qui bouchent les artères), ils préviennent la strie lipidique (les dépôts de lipides néfastes qui se forment dans la paroi des artères)
  • Ils ont un rôle à jouer dans le maintien de la structure cellulaire du myocarde
  • Ils modifient favorablement le profil glucolipidique (les taux de glucose et de lipides dans le sang) et diminuent l’insulinorésistance (la résistance à l’insuline qui peut provoquer un diabète de type 2)
  • Ils ont une action bénéfique directe sur l’endothélium vasculaire (la couche la plus interne des vaisseaux sanguins)
  • Egalement, ils participent à l’angiogenèse, c’est-à-dire à la formation de nouveaux vaisseaux sanguins
  • Et enfin, ils modulent les processus de vasoconstriction et vasodilatation et donc participent à une bonne circulation sanguine.

Plus la ménopause est tardive, plus les oestrogènes ont le temps d’opérer leur protection ! Une étude a en effet conclu que les femmes ménopausées à 52 ans ou plus avaient un taux de mortalité cardiovasculaire inférieur de 18% à celui des femmes ménopausées à 44 ans ou avant.

Ce mécanisme étant connu, les femmes ménopausées tôt sont prises en charge par leur médecin pour limiter ce risque.

Par exemple, le traitement hormonal de la ménopause, pris sous la surveillance d’un médecin, permet de prolonger la protection des oestrogènes sur le système cardiovasculaire.


L’ostéoporose 

De nombreuses études ont démontré que les femmes ménopausées plus précocement avaient un risque d’ostéoporose accru. 

L’ostéoporose est une maladie qui fragilise le squelette rendant les individus concernés beaucoup plus susceptibles de se fracturer les os lors de chutes anodines. Cette maladie touche beaucoup plus les femmes que les hommes. En effet, les oestrogènes jouent un rôle important dans le processus de formation, de résorption et de remodelage des os, en interagissant avec les trois types de cellules osseuses : les ostéoblastes, les ostéocytes et les ostéoclastes.

Il semblerait que ce soit davantage le nombre d’années reproductives (donc la période entre les premières règles et l’âge de la ménopause) qui influence le risque d’ostéoporose. Plus cette période est longue, moins le risque est élevé.


Le risque de cancer de l’endomètre, et de l’ovaire

Le cancer du sein, de l’ovaire et le cancer de l’endomètre sont des cancers hormono-dépendants, c’est-à-dire qu’ils sont a minima boostés par certaines hormones (si ce n’est en partie provoqués). Ces cancers sont stimulés par la présence d’oestrogènes dans l’organisme. En résulte donc qu’une ménopause plus précoce, avec une carence en oestrogènes intervenant plus tôt dans l’organisme, aurait un effet protecteur contre ces trois cancers qui interviennent généralement autour de 50 ans.

Télécharger Omena

80% des utilisatrices Omena déclarent que l'application les aide à se sentir mieux physiquement et/ou émotionnellement

après 2 semaines d'utilisation.

Les articles qui pourraient vous intéresser

L'insuffisance ovarienne précoce

Elle est définie par l’absence de règles (aménorrhée) depuis au moins 6 mois avant 40 ans. Il faut également réaliser un examen sanguin...

Les bouffées de chaleur

Les bouffées de chaleur sont l'un des symptômes les plus couramment ressentis par les femmes pendant la périménopause et la ménopause...

Les insomnies

Les femmes sont bien plus sujettes aux insomnies que les hommes : à la périménopause (la période de transition vers la ménopause) , 39 à 47%...

Newsletter

Des conseils, de nouveaux contenus sur l’app... tout pour vous accompagner

durant cette période de votre vie.