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Andropause : peut-on parler de ménopause masculine ?
Prise en charge des symptômes physiques et cognitifs du déficit hormonal chez l’homme

Vous commencez à connaître le fonctionnement et les conséquences de la ménopause chez les femmes. Saviez-vous que les hommes aussi connaissent un bouleversement hormonal à cette même période de vie ?
On ne parle pas de ménopause mais d’andropause ou de l'hypogonadisme masculin lié à l’âge. Comme pour les femmes, ce phénomène marque une baisse de production des hormones sexuelles, avec un impact direct sur la fertilité.
Pendant l’andropause, le niveau de testostérone atteint un niveau très bas. Chez certains hommes, cela s’accompagne d’un ensemble de symptômes physiques, psychiques et de troubles de la sexualité. L’hypogonadisme masculin lié à l’âge est encore trop méconnu et manque de visibilité : aujourd’hui, nous levons le tabou.
Première information clé pour bien comprendre l’andropause : elle ne concerne pas tous les hommes. Là où la ménopause survient systématiquement chez les femmes, les hommes, eux, ne sont pas tous exposés à ce déficit hormonal.
Difficile de savoir quelle proportion exacte de la population masculine est touchée. Cela dépend des critères diagnostics pris en compte :
Vous le savez, la ménopause apparaît de façon progressive, elle est précédée de la périménopause, période pendant laquelle les niveaux d’hormones baissent progressivement et les premiers symptômes apparaissent. L’andropause se manifeste de façon encore plus lente et graduelle.
Les hommes perdent en moyenne 1% de testostérone par an à partir de 30 ans : jusqu’ici, rien d’anormal.[3] Tous les corps ne réagissent cependant pas pareil à ce phénomène, qui a tendance à s’accélérer avec l’âge.
Enfin, en ce qui concerne la fertilité, on ne peut pas comparer strictement l’andropause et la ménopause. Là où la ménopause marque l’arrêt de la fertilité chez les femmes, les hommes, eux, peuvent toujours concevoir. La production de spermatozoïdes est bien sûr altérée, tant sur la quantité que sur la qualité, mais les hommes qui souffrent d’hypogonadisme ne sont pas pour autant stériles.
Si votre partenaire est concerné par l’andropause mais que vous ne souhaitez pas concevoir, pensez donc à adopter une méthode de contraception.
L’andropause est un phénomène naturel lié au vieillissement, c’est d’ailleurs littéralement le nom qu’il porte dans le milieu médical : déficit hormonal lié à l’âge. L’association française d’urologie préfère définir l’andropause ainsi :
“Le terme d’andropause est inadéquat car il n’insiste pas sur le caractère progressif et aléatoire. Il faut lui préférer : DALA (déficit androgénique lié à l’âge) ou PADAM (Partial Androgen Deficiency in the Aging Male) (déficit androgénique partiel de l’homme âgé) ou SDT (syndrome de déficit en testostérone).”
Au-delà de l’âge, ce déficit hormonal peut aussi être la conséquence de maladies chroniques ou de traitements particuliers, par exemple :
Enfin, le troisième facteur qui influence la production de testostérone est l’hygiène de vie. Les experts ciblent en particulier la consommation excessive de tabac ou d’alcool, l’obésité, la sédentarité ou les troubles du métabolisme non pris en charge (diabète ou cholestérol).[4]
Les hommes qui souffrent de déficit hormonal lié à l’âge peuvent expérimenter des symptômes physiques assez proches de ceux de la ménopause. Pourquoi ? Là où de nombreux organes féminins sont équipés de récepteurs aux oestrogènes, les organes masculins sont eux, équipés de récepteurs à la testostérone. Une carence en testostérone a donc une résonance bien au-delà des organes génitaux.
Parmi les conséquences les plus courantes, on retrouve par exemple les troubles vasomoteurs, symptomatiques de cette période de transition : bouffées de chaleurs et sueurs nocturnes, entre autres.
Les hommes observent aussi :
Si la plupart des hommes associent cela au vieillissement (et ils ont souvent raison), on leur recommande tout de même de consulter pour bénéficier de l’avis d’un professionnel. L’objectif est de mettre en place une prise en charge adaptée, car au-delà de l’aspect physique, l’andropause a aussi un impact sur l’exposition à des maladies cardiovasculaires ou osseuses (ostéoporose par exemple). Un traitement préventif sera recommandé.
Le déficit androgénique impacte aussi l’épanouissement sexuel des hommes concernés. En général, les difficultés érectiles sont les premiers signes qui les poussent à consulter un médecin ou un andrologue. Concrètement, l’érection est plus longue et difficile à atteindre malgré les stimulations.
Ce symptôme a des conséquences directes sur l’intimité des hommes : les rapports sont moins fréquents, leur libido chute. Selon l’Association Urologique de France, cela s’accompagnerait même d’une “altération de la qualité de l’orgasme.” [5]
Toutefois, notez que les difficultés érectiles ne sont pas forcément liées à l’andropause. En France, au moins 1 homme sur 10 en souffre avant l’âge de 40 ans.[6] Si vous ou votre partenaire rencontrez ce problème, n’hésitez pas à consulter pour écarter les autres pistes.
Comme la ménopause chez les femmes, l’andropause impacte aussi l’équilibre psychique et émotionnel des hommes. Les hommes exposés à l'hypogonadisme sont aussi plus sensibles aux troubles dépressifs à cause de la fatigue, de l’anxiété et de l’irritabilité induite par la baisse d’hormones. Cette fragilisation émotionnelle est associée à des difficultés cognitives : troubles de la mémoire, de la concentration et de la mémorisation.
Actuellement, aucun lien n’a été formellement établi entre la chute d’androgènes et la dépression. Cependant, les hommes de plus de 45 ans y sont bien plus exposés, à cause du déséquilibre psychique causé par l’andropause (burn out, agressivité…).
Ils sont aussi nombreux à témoigner sur les conséquences indirectes des troubles érectiles : anxiété de performance, impuissance, perte de libido et perte de confiance en soi. Tout cela les rend bien plus vulnérables face au risque de dépression.[7]
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Si vous ou votre partenaire observez les premiers signes de l’andropause, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé (andrologue ou médecin généraliste).
Il ou elle réalisera un questionnaire pour évaluer les symptômes et vous prescrire un bilan sanguin pour analyser le taux de testostérone.
Si besoin, le professionnel de santé peut aussi prescrire des examens complémentaires pour éliminer les éventuelles contre-indications à un traitement hormonal : cancer de la prostate, cancer du sein.
Le traitement hormonal à base de testostérone peut être administré de différentes manières :
Quelle que soit la méthode choisie, une surveillance régulière est indispensable : consultation à 3 mois, 6 mois et 12 mois la première année puis rendez-vous annuel. Le but est d’évaluer l’efficacité du traitement et de prévenir les éventuels effets secondaires (agressivité, cancer de la prostate ou du sein…).
Quels sont les bénéfices d’un traitement hormonal ? Comme pour la ménopause, le traitement hormonal vient pallier les symptômes les plus incommodants et permettre à l’homme de retrouver toute sa vitalité.
Là où les femmes ménopausées peuvent se tourner vers la phytothérapie ou les compléments alimentaires pour apaiser leurs symptômes, l’offre est bien plus réduite pour les hommes. Les recommandations “naturelles” concernent surtout l’hygiène de vie :
Ne pas s’exposer à des situations trop stressantes, réduire sa consommation de café et inclure des temps calmes à son quotidien (respiration en conscience, sophrologie, méditation…)
Le déficit hormonal lié à l’âge a un vrai impact sur l’image de soi, la confiance en soi, l’équilibre émotionnel, le couple… bref, sur toutes les dimensions de la vie.
“Vécues à répétition, ces manifestations d’anxiété peuvent miner la qualité de vie d’une personne, nuire à ses relations interpersonnelles, affecter ses performances, voire mener à l’épuisement. C’est pourquoi il faut tenter de comprendre ce qui se cache derrière cette anxiété et surtout trouver des stratégies pour aller mieux. “[8]
Pour en apaiser les symptômes et se réapproprier son corps, nous invitons les hommes à solliciter une prise en charge pluridisciplinaire avec des professionnels spécialisés :
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Coline Levin
Rédactrice spécialisée en santé de la femme
Sources
[1] Prevalence of hypogonadism in males aged at least 45 years: the HIM study, T MULLIGAN, MF FRICK, QC ZURAW, A STEMHAGEN, C MCWHIRTER
[2] Age trends in the level of serum testosterone and other hormones in middle-aged men: longitudinal results from the Massachusetts male aging study, Henry A Feldman 1, Christopher Longcope, Carol A Derby, Catherine B Johannes, Andre B Araujo, Andrea D Coviello, William J Bremner, John B McKinlay
[3] Opinion des urologues français sur le syndrome de déficit en testostérone : enquête du comité d’andrologie de l’Afu, . Tostain a, C. Coeuret b, les membres du Comité d’andrologie de l’Association française d’urologie
[4] Faut-il traiter l’andropause ? si oui, comment ?, Carol Burte
[5] Association Française d’Urologie, Chapitre 06 – Andropause, Item 120 – UE 5, Auteurs : Louise Alechinsky, Sarah Drouin
[6] Association Française d’urologie, Dysfonction érectile, Référence : Prog Urol, 2013, 9, 23, 629-637
[7] Revue Médicale Suisse, Impuissance et baisse de la libido : hypogonadisme, andropause (androclise) ou dépression ? Indications et risques d’un traitement androgénique, Rémy C. Martin-Du Pan
[8] Collège des médecins du Québec, Anxiété de performance : Comment s’en libérer ?, 2023

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