L'âge d'arrivée de la ménopause

Sommaire

>Qu'est ce que la ménopause?

>Quel est l'âge moyen de la ménopause?

>Quel est l'âge maximum de la ménopause ?

>comment savoir à quel âge on va être ménopausée ?

>Comment expliquer la différence d'arrivée de la ménopause entre les femmes ?

>Le cas de l'insuffisance ovarienne précoce

>L'âge de la ménopause : quelles sont les conséquence pour la santé ?

Qu’est-ce que la ménopause ?

La ménopause est la période de la vie d’une femme marquée un arrêt du fonctionnement des ovaires et un arrêt des règles. On dit qu’une femme est “officiellement” ménopausée lorsqu’elle n’a plus eu ses règles depuis 12 mois. C’est de cette façon que le médecin ou le gynécologue diagnostique la ménopause ! 

D’un point de vue médical, il n’y a plus d’ovulation, et les taux d’oestrogènes et de progestérone tombent à zéro. 

La ménopause s’accompagne de différents symptômes comme des bouffées de chaleur, des transpirations nocturnes, des douleurs articulaires, de la sécheresse vaginale, mais aussi d’autres symptômes comme de l’incontinence urinaire ou des troubles de l’humeur.

Ces derniers, sont dus à la baisse de la production d'oestrogènes et du taux de progestérone. Il faut toutefois noter que ces symptômes touchent de nombreuses femmes, mais ne sont pas systématiques. Ils peuvent être légers chez certaines et très invalidants pour d’autres. Si vous faites partie de cette catégorie, n’hésitez surtout pas à en parler à votre gynécologue qui vous présentera les traitements disponibles. 

La ménopause peut être associée à plusieurs problématiques telles que l'augmentation du risque de maladies cardiovasculaires ou encore d'ostéoporose. C’est pourquoi, il est nécessaire à la ménopause de maintenir une bonne hygiène de vie (nutrition, activité physique…) 


Quel est l’âge moyen de la ménopause ?

L’âge moyen de survenue de la ménopause en France est de 51 ans, et les femmes dans les pays développés entrent en périménopause  (période de transition vers la ménopause qui commence par des règles irrégulières et peut durer plusieurs mois) en moyenne à 47.5 ans.

Quel est l’âge maximum de la ménopause ?

On considère que les femmes sont généralement ménopausées entre 45 et 55 ans, toutefois on observe d’importantes différences d’une femme à l’autre : l’écart type (l’écart moyen par rapport à la moyenne) est de 4.4 ans !

Dans le cas des femmes ménopausées jeunes

On considère que les femmes sont généralement ménopausées entre 45 et 55 ans, toutefois on observe d’importantes différences interindividuelles : l’écart type (l’écart moyen par rapport à la moyenne) est de 4.4 ans !

Comment savoir à quel âge on va être ménopausée ?

Il est très difficile de prédire l’âge de la ménopause chez une femme mais certains symptômes sont annonciateurs de l’arrivée de la ménopause : la prise de poids, les troubles du sommeil, les bouffées de chaleur ou le syndrome génito-urinaire de la ménopause (sécheresse vaginale, troubles urinaires…) sont des symptômes plutôt caractéristiques de la ménopause que de la périménopause. 

Si vous souffrez de symptômes tels que la prise de poids, les troubles du sommeil ou encore les troubles de l'humeur, n'hésitez pas à télécharger l'application Omena qui centralise de nombreux conseils d'experts sur le sujet.

Comment connaître l’âge de sa ménopause si on ne peut pas se fier aux règles ?

Même si le diagnostic de la ménopause se fait lorsque les règles sont stoppées depuis 12 mois consécutifs après 40 ans, dans certains cas on ne peut pas diagnostiquer la ménopause de cette manière. Chez certaines, la ménopause survient après une hystérectomie, c’est-à-dire une ablation de l’utérus

L’ablation de l’utérus supprime les règles mais pas l’ovulation. Une femme ne sera pas ménopausée automatiquement après une ablation de l’utérus, mais elle ne pourra plus se fier à ses règles pour savoir si elle est ménopausée. Il faut alors se fier aux symptômes, tels que les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil ou la sécheresse vaginale pour savoir si les ovaires ont cessé de fonctionné (ou vont bientôt) ou alors à des prises de sang consécutives pour faire des dosages hormonaux si la ménopause doit être diagnostiquée. 

Chez les femmes qui prennent une contraception qui arrête leurs règles ou provoquent de fausses règles, on ne peut pas non plus se fier à la définition des douze mois sans règles pour identifier l’arrêt du fonctionnement des ovaires. Il faut arrêter la contraception pour voir, ou bien faire des prises de sang pour savoir s’il y a encore une ovulation. 

Comment expliquer la différence d’arrivée de la ménopause entre femmes ?

Des facteurs sociodémographiques 

Plusieurs études démontrent que l’âge de la ménopause est inférieur chez les femmes vivant dans des pays en développement, par rapport à celles qui sont localisées dans des pays développés. Si l’on change d’échelle, on observe également que les femmes vivant dans des zones rurales sont ménopausées plus précocement que celles vivant dans des zones urbaines. 

Si l’on ne s’intéresse plus au lieu de vie mais aux origines ethniques, les femmes d’origine africaine ou latinoaméricaines sont ménopausées plus tôt que les caucasiennes (environ 2 ans plus tôt). Les femmes d'origine asiatique sont ménopausées en moyenne au même âge que les caucasiennes (50-51 ans).

La durée des cycles menstruels entre 20 et 35 ans

Une étude menée en 1967 conclut déjà que la durée du cycle au début de la vie reproductive influence l’âge d’entrée dans la ménopause. Ses conclusions sont les suivantes :

  • Les femmes dont le cycle durait moins de 26 jours entre 20 et 35 ans étaient ménopausées en moyenne 1,4 ans avant celles ayant un “cycle normal” de 28 jours.
  • Celles dont le cycle durait plus de 33 jours entre 20 et 35 ans étaient, elles, ménopausées en moyenne 0,8 ans plus tard.

L'âge de la ménopause de la mère

Plusieurs études avancent que l’âge de la ménopause de la mère influencerait l’âge de la ménopause de la fille. Des études génétiques menées sur des échantillons de femmes européennes ont permis d’identifier plusieurs chromosomes comportant des gènes qui seraient impliqués dans l’âge d’entrée dans la ménopause.

Le tabagisme et l'âge de la ménopause

Parmi tous les facteurs environnementaux, le tabac est celui qui fait le moins de doute ! En effet, un large nombre d’études ont démontré que les fumeuses ont leur ménopause un à deux ans avant les non-fumeuses. Leur périménopause (la phase de transition vers la ménopause qui se caractérise par de grandes fluctuations hormonales) est également plus courte que celle des non-fumeuses. Par ailleurs, le tabagisme passif a des conséquences certes moindre mais identiques.

Le tabac aurait un pouvoir atrophiant (= de réduction du volume) sur les follicules ovariens qui produisent les hormones sexuelles féminines. L’effet serait proportionnel à la quantité de tabac consommée : les grosses fumeuses sont ménopausées plus tôt que les fumeuses “modérées”. Également, les femmes ayant arrêté de fumer depuis longtemps ont leur ménopause plus tard que les fumeuses actuelles, et légèrement plus tôt que les non-fumeuses.

La consommation d’alcool et l'âge de la ménopause

Une étude de 2016 conclut que la consommation d’alcool joue un rôle significatif sur l’âge de survenue de la ménopause. Selon cette étude, les femmes qui consomment de façon modérée (1 à 3 verres par semaine) ont leur ménopause plus tardivement que les non-buveuses.

Le cas de l’insuffisance ovarienne précoce

L’insuffisance ovarienne précoce est un dysfonctionnement ovarien qui se caractérise par une absence de règles ou une réduction du nombre de follicules ovariens prématurés, c’est-à-dire avant 40 ans. Les symptômes sont similaires à ceux de la ménopause.

Les causes de l’insuffisance ovarienne précoce sont bien spécifiques : elles peuvent être toxiques, le résultat de mécanisme auto-immuns (c’est-à-dire lorsque votre système immunitaire s’attaque à votre propre organisme), génétiques (une anomalie sur le chromosome X en est la principale cause), ou le résultat de traitements : la radiothérapie, la chimiothérapie ou une intervention chirurgicale peuvent en être à l’origine.

Chez les femmes ménopausées jeunes (avant 40 ou 45 ans), la prise d’un traitement hormonal substitutif est recommandée d’un point de vue médical pour limiter les risques d'ostéoporose et cardiovasculaires, associés à une ménopause précoce. 

Si vous souffrez d'insuffisance ovarienne précoce et que vous souhaitez rejoindre une communauté de femmes qui vous ressemblent et bénéficier de conseils, rendez-vous sur l'appli Omena !

L’âge de la ménopause : quelles sont les conséquences pour la santé ?

En moyenne, les femmes ménopausées plus tard ont une espérance de vie plus longue que celles ménopausées jeunes, ce qui s’explique par un moindre risque de développer certaines maladies, sauf, nous le verrons, dans le cas de certains cancers.

Les risques cardiovasculaires

Avant la ménopause, les femmes ont un risque cardiovasculaire réduit par rapport aux hommes. Au moment de la ménopause, elles le rattrapent , et en plus les complications chez la femme sont plus graves que chez l’homme. Les oestrogènes, dont le taux chute à la ménopause, ont un effet protecteur sur le système cardiovasculaire féminin.

Ils agissent effectivement de différentes manières sur le système cardiovasculaire :

  • En inhibant la formation de radicaux libres, qui viennent réagir avec le cholestérol LDL pour former des plaques d’athérosclérose (les plaques qui bouchent les artères), ils préviennent la strie lipidique (les dépôts de lipides néfastes qui se forment dans la paroi des artères)
  • Ils ont un rôle à jouer dans le maintien de la structure cellulaire du myocarde
  • Ils modifient favorablement le profil glucolipidique (les taux de glucose et de lipides dans le sang) et diminuent l’insulinorésistance (la résistance à l’insuline qui peut provoquer un diabète de type 2)
  • Ils ont une action bénéfique directe sur l’endothélium vasculaire (la couche la plus interne des vaisseaux sanguins)
  • Egalement, ils participent à l’angiogenèse, c’est-à-dire à la formation de nouveaux vaisseaux sanguins
  • Et enfin, ils modulent les processus de vasoconstriction et vasodilatation et donc participent à une bonne circulation sanguine.

Plus la ménopause est tardive, plus les oestrogènes ont le temps d’opérer leur protection ! Une étude a conclu que les femmes ménopausées à 52 ans ou plus avaient un taux de mortalité cardiovasculaire inférieur de 18% à celui des femmes qui le sont à 44 ans ou avant.

Ce mécanisme étant connu, les femmes ménopausées tôt sont prises en charge par leur médecin pour limiter ce risque.

Par exemple, le traitement hormonal de la ménopause, pris sous la surveillance d’un médecin, permet de prolonger la protection des oestrogènes sur le système cardiovasculaire.

Si vous souhaitez bénéficier de conseils nutrition ou d'activité physique pour limiter votre risque cardiovasculaire n'hésitez pas à télécharger Omena. L'appli contient tout un programme dédié fait par un médecin nutritionniste.

L’ostéoporose 

De nombreuses études ont démontré que les femmes ménopausées plus précocement avaient un risque d’ostéoporose accru. 

L’ostéoporose est une maladie qui fragilise le squelette rendant les individus concernés beaucoup plus susceptibles de se fracturer les os lors de chutes anodines. Cette maladie touche beaucoup plus les femmes que les hommes. Les oestrogènes jouent un rôle important dans le processus de formation, de résorption et de remodelage des os, en interagissant avec les trois types de cellules osseuses : les ostéoblastes, les ostéocytes et les ostéoclastes.

Il semblerait que ce soit davantage le nombre d’années reproductives (donc la période entre les premières règles et l’âge de la ménopause) qui influence l’ostéoporose. Plus cette période est longue, moins le risque est élevé.

Le cancer de l’endomètre, et de l’ovaire

Le cancer du sein, de l’ovaire et le cancer de l’endomètre sont des cancers hormono-dépendants, c’est-à-dire qu’ils sont a minima boostés par certaines hormones (si ce n’est en partie provoqués). Ces cancers sont stimulés par la présence d’oestrogènes dans l’organisme. En résulte donc qu’une ménopause plus précoce, avec une carence en oestrogènes intervenant plus tôt dans l’organisme, aurait un effet protecteur contre ces trois cancers qui interviennent généralement autour de 50 ans.

Est-ce que l’âge de la ménopause détermine si un traitement hormonal pourra être prescrit ?

Le traitement le plus efficace pour soulager les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil, le syndrome génito-urinaire de la ménopause, les douleurs articulaires est le traitement hormonal de ménopause.

Chez les femmes ménopausées jeunes il est mieux de prescrire un traitement hormonal pour protéger les os et le cœur qui sont négativement impactés par le manque d’oestrogènes. Chez les femmes qui le sont à un âge moyen (autour de 51 ans), si la femme a des symptômes et qu’elle n’a pas d’historique d’accident cardiovasculaire ni de cancer du sein, elle peut également prendre un traitement hormonal. En France, le traitement hormonal doit être prescrit dans les 10 ans suivants l’arrivée de la ménopause.

Dans cette fenêtre d'intervention, il augmente très peu le risque de cancer du sein et a surtout un effet protecteur osseux et cardiovasculaire, et réduit avec une grande efficacité les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale, les troubles du sommeil. En France, pour prescrire un traitement hormonal, le gynécologue prescrit à la fois des œstrogènes et de la progestérone qui protège contre le cancer de l’endomètre. 

Chez les femmes ménopausées tard, le traitement hormonal pourra également être prescrit même s' il faut considérer que la patiente aura été exposée aux oestrogènes pendant plus longtemps dans sa vie ce qui fait que son risque sera un peu plus élevé que la moyenne. Quoi qu'il arrive, un traitement hormonal implique toujours un suivi médical sérieux pour surveiller les seins et ajuster le dosage. 

Si vous avez des questions sur le traitement hormonal de ménopause, vous pouvez télécharger l'application Omena qui propose une série de vidéos sur le sujet ou une messagerie avec nos gynécologues pour leur poser toutes vos questions.

Olivier Chevallier

Gynécologue

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