Emmanuel LeBrun
Médecin généraliste
Sommaire
> Origines possibles de l’incontinence urinaire en lien avec la ménopause
> Remise en question de ces hypothèses
> Solutions pour l’incontinence urinaire
L’incontinence urinaire à la ménopause se manifeste par des pertes involontaires d’urine.
On en distingue 3 types :
C’est l’incontinence d’effort qui est majoritaire avant 50 ans en périménopause, puis l'incontinence mixte au-delà à la ménopause avec une prévalence estimée selon les études entre 8% et 30% des femmes.
S’il est difficile de distinguer, de la ménopause ou du “vieillissement”, ou d’autres facteurs comme le poids, les antécédents de chirurgie pelvienne, ou l’existence d’un diabète... celui ou ceux qui sont responsable de ce symptôme plutôt désagréable, on vous présente ici quelques pistes !
Les oestrogènes participent au maintien de la continence chez la femme de plusieurs manières.
D'une part, ils participent à la trophicité (= au développement) des cellules de l’épithélium vaginal, de l’urètre ainsi que de la vessie.
D'autre part, ils participent également à l’augmentation de la vascularisation autour de l’urètre, ce qui permet d’augmenter la pression de fermeture de ce dernier.
Les oestrogènes augmentent la concentration et la sensibilité de certains récepteurs impliqués dans la contraction et le relâchement du muscle lisse génito-urinaire !
Ces trois sous-phénomènes participent à un phénomène global qui est l’augmentation du tonus musculaire du périnée ! La chute du taux d’oestrogène qui se produit à la ménopause aurait donc assez logiquement l’effet inverse…
D’autre part, il existerait un lien entre l’arrêt des règles et la diminution de la synthèse du collagène. Or, le collagène est impliqué dans la solidité des tissus et en particulier ceux qui soutiennent l’urètre !
Une étude de la WHI (Women’s Health Initiative) aux Etats-Unis a cependant conclu, contre la logique précédemment exposée, que le traitement hormonal de la ménopause augmentait le risque d’incontinence urinaire ! Il se peut donc que l’incontinence urinaire ait d’autres causes que la ménopause et la chute du niveau d’oestrogènes qui lui est associée !
Même si une incertitude plane toujours sur l’origine des fuites urinaires et leur lien avec la ménopause, des solutions ont prouvé leur efficacité ! En voici quelques unes :
Changer ses habitudes : boire 1,5 L d’eau par jour (et pas 3 !), limiter sa consommation de thé ou de café qui sont des excitants de la vessie, arrêter de fumer…
Consulter (l’incontinence ne doit plus être un tabou) afin de bénéficier d’un diagnostic précis; outre l’examen clinique, le médecin pourra rechercher une infection notamment une cystite, demander une échographie, un Bilan Urodynamique, une cystoscopie… afin de préciser au mieux le type et le mécanisme de l’incontinence et de ne pas passer à côté d’autres diagnostics. Médecins traitants, gynécologues, urologues, centres de neuro-urologie et d’explorations périnéales sont ici essentiels et complémentaires.
Le traitement sera à la carte selon le mécanisme de l’incontinence identifié. Médicaments, rééducation du périnée par biofeedback avec un kiné ou une sage-femme au moyen d’une sonde placée dans le vagin et visualisation des contractions ou réalisée chez soi grâce à des entreprises comme Fizimed qui proposent des solutions connectées à domicile. Citons également les pessaires (petit dispositif à insérer qui empêche l'incontinence mécaniquement), la chirurgie...
Les oestrogènes ont actuellement comme unique indication l’urgenturie et seulement en application locale (vaginale, sous forme d’ovule ou de crème). Ils peuvent être efficaces dans cette indication en améliorant sécheresse vaginale et cystites récidivantes.
Si vous souhaitez vous informer davantage sur le sujet, retrouvez dans l'application Omena beaucoup d'articles complets !
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