Sommaire
Les sources alimentaires d'oestrogènes naturels
Les bienfaits potentiels des phytoestrogènes
Alternative médicale : le THM bio-identique
Conclusion
L'œstrogène est une hormone essentielle à la santé des femmes. Avec la progestérone, elle fait partie des hormones sexuelles féminines fabriquées par les ovaires majoritairement. Ces hormones jouent un rôle central dans le cycle menstruel, la fertilité, la santé osseuse, cardiovasculaire et même cognitive. Avec l’âge, en particulier à l’approche de la ménopause, les ovaires cessent de fonctionner et leur production et leur taux diminue, entraînant divers symptômes et troubles qui peuvent rendre la vie dure et fatiguer l'organisme de la femme : bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles du sommeil, troubles de l’humeur, prise de poids, etc.
De plus en plus de femmes cherchent alors des alternatives dites « naturelles » pour soutenir leur équilibre hormonal, leur cycle et leur santé. Mais que recouvre réellement l’expression « œstrogènes naturels » ? Quelles sont les sources possibles ? Et quels sont les risques et limites à connaître ?
Dans cet article, nous faisons le point de manière claire et complète sur cette hormone qui peut faire peur (à cause du risque de cancer, que nous allons expliquer plus bas).
Que sont les « œstrogènes naturels » ?
Le terme œstrogènes naturels peut recouvrir plusieurs réalités :
Les œstrogènes produits naturellement par le corps féminin :
- Estradiol : l’œstrogène principal, surtout avant la ménopause.
- Estrone : n'est plus présent après la ménopause.
- Estriol : produit en grande quantité pendant la grossesse.
Les phyto-œstrogènes, (par exemple les isoflavones) c’est-à-dire des composés d’origine végétale qui imitent partiellement l’action des œstrogènes dans l’organisme et peuvent avoir des effets à peu près identiques.
Les traitements hormonaux dits « bio-identiques », qui utilisent des molécules identiques à celles produites par le corps (souvent issues de plantes comme l’igname ou le soja).
Quand on parle d’« œstrogènes naturels » dans le langage courant, il s’agit généralement des phyto-œstrogènes alimentaires mais dans cet article nous allons vous parler de toutes les sources naturelles pour booster votre taux à la ménopause.
Les principales sources alimentaires d’œstrogènes naturels
Les phyto-œstrogènes se trouvent dans certains végétaux. Ils appartiennent à plusieurs familles, notamment les isoflavones, les lignanes et les coumestanes. Voici les plus connus :
1. Les phytooestrogènes du soja et de ses dérivés
- Tofu, tempeh, miso, lait de soja…
- Riches en isoflavones, ils sont les aliments les plus étudiés dans le domaine car ils sont une source importante de phytooestrogènes.
- La consommation régulière de phytoestrogènes est associée à des effets positifs comme une diminution de la fréquence et de l’intensité des bouffées de chaleur chez certaines femmes.
2. Les phytooestrogènes des graines de lin
- Ces aliments sont une excellente source de lignanes.
- Faciles à intégrer (dans un yaourt, une salade, un smoothie).
- Ces phytooestrogènes contribuent aussi à la santé intestinale et cardiovasculaire.
3. Les phytooestrogènes des légumineuses
- Pois chiches, lentilles, haricots rouges.
- Contiennent des phyto-œstrogènes en quantités plus modestes mais intéressantes dans une alimentation équilibrée.
4. Les phytoestrogènes de certains fruits et légumes
- Fruits secs (abricots, dattes, prunes).
- Légumes crucifères (brocoli, chou, chou kale).
- Ils renferment divers composés aux effets modulateurs sur les récepteurs d’œstrogènes.
5. Les phytoestrogènes de céréales complètes et le sésame
- Le pain complet, le seigle, l’orge et les graines de sésame sont aussi de bonnes sources de lignanes.
Les bienfaits potentiels des phytoestrogènes
De nombreuses études suggèrent que les phyto-œstrogènes pourraient avoir un effet global positif :
- Réduire certains symptômes de la ménopause, notamment les bouffées de chaleur et la sécheresse vaginale.
- Soutenir la santé osseuse en limitant la perte minérale liée à la chute d’œstrogènes.
- Améliorer la santé cardiovasculaire, en aidant à réduire le cholestérol LDL.
- Contribuer à la santé cognitive, même si les preuves restent encore limitées.
Limites et précautions à connaître
Malgré leur image « naturelle », les phyto-œstrogènes ne sont pas sans précaution :
- Leur efficacité varie fortement d’une femme à l’autre, selon la génétique, le microbiote intestinal et les habitudes alimentaires.
- Certaines études montrent un bénéfice modéré, d’autres aucun effet significatif.
- Chez les femmes ayant des antécédents de cancers hormonodépendants (comme certains cancers du sein), la consommation de phyto-œstrogènes doit être discutée avec un médecin.
- Les compléments alimentaires à base de phyto-œstrogènes (soja, trèfle rouge, etc.) ne sont pas toujours bien réglementés et peuvent contenir des doses inadaptées.
Alternatives médicales : le THM « bio-identique »
Certaines femmes se tournent vers le traitement hormonal de la ménopause (THM). Il consiste à combiner de l'oestrogène naturel (estradiol) et de la progestérone naturelle pour limiter les troubles liés à la ménopause. On parle parfois d’« œstrogènes bio-identiques » car les molécules utilisées sont chimiquement identiques à celles produites par le corps. Il n'y a donc pas de raison valable scientifiquement de considérer que les oestrogènes contenus dans le THM ne sont pas "naturels" !
Contrairement aux phyto-œstrogènes alimentaires, ces traitements sont prescrits et contrôlés médicalement, ce qui garantit leur efficacité et leur sécurité lorsqu’ils sont bien adaptés.
Le THM reste le traitement le plus efficace contre les symptômes liés à la carence en œstrogènes, et ses bienfaits sur la santé sont nombreux (notamment pour la santé cardiovasculaire, osseuse et cognitive !)
En 2001 le THM a fait beaucoup parler de lui suite à une étude américaine, la Women's Health Initiative. Cette étude, menée sur un traitement hormonal utilisé aux Etats-Unis qui n'est pas du tout le même que celui qu'on utilise en France (ils n'utilisaient là bas pas la forme naturelle bio-identique mais des oestrogènes issus de juments) avait conclu que le traitement augmentait le risque de cancer du sein et d'accident cardiovasculaire. Cette Women's health initiative a fait beaucoup de mal au traitement hormonal de ménopause même en France alors que les molécules étudiées n'étaient pas les mêmes que celles utilisées chez nous et donc les résultats non applicables. Aujourd'hui on sait que le THM bio-identique est plutôt protecteur sur la santé cardiovasculaire et qu'il augmente très légèrement le risque de cancer du sein après 5 à 10 ans de traitement, mais que sa balance bénéfice risque est la plupart du temps positive car il améliore nettement la qualité de vie.
Conseils pratiques pour intégrer des œstrogènes naturels dans son quotidien
- Privilégier une alimentation variée et riche en végétaux : légumineuses, graines de lin, fruits secs, soja fermenté.
- Limiter les produits ultra-transformés, qui perturbent l’équilibre hormonal.
- Bouger régulièrement : l’activité physique soutient la santé osseuse et cardiovasculaire.
- Consulter un professionnel de santé avant de prendre des compléments alimentaires.
Conclusion
Les œstrogènes naturels, qu’ils soient produits par notre corps, apportés via l’alimentation sous forme de phyto-œstrogènes, ou par un traitement hormonal bio-identique comme le THM à la Française, peuvent jouer un rôle intéressant dans le soutien hormonal, en particulier à la ménopause.
Les phytooestrogènes ne remplacent pas un traitement médical comme le THM lorsque les symptômes sont très invalidants. L’approche la plus pertinente reste de combiner une alimentation équilibrée, un mode de vie sain et, si nécessaire, un accompagnement médical adapté.
En résumé : les œstrogènes naturels sont une piste précieuse, mais qui doit être intégrée de façon raisonnée et personnalisée.
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Laure Blondel
Expert nutritionniste
Sources
https://gemvi.org/
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