Microbiote et ménopause

Sandrine Mathez

Pharmacienne

Saviez-vous que votre intestin contient 10 puissance 18 bactéries dont plus de 800 espèces différentes qui se répartissent en 4 grandes familles de bactéries (Firmicutes, Bacteroidetes, Actinobactéries et Protéobactéries) ?

Cette “flore bactérienne” contient également des levures, des champignons, des virus qui constituent un véritable “écosystème complexe”. C’est ce qu’on appelle le microbiote intestinal.

Les 1,5 à 2 kg de bactéries contenues dans notre intestin ne sont pas une masse inerte mais elles influencent notre santé de nombreuses manières :

  • Elles ont un impact sur notre terrain, nos comportements et donc sur les risques de développer certaines pathologies (maladies métaboliques, allergiques, inflammatoires, cutanées, dégénératives …)
  • Elles participent à la digestion
  • Elles permettent de produire des vitamines et des acides gras à chaîne courte (production d’énergie)
  • Elles influencent notre métabolisme et notre prise de poids
  • Elles ont un rôle à jouer dans le diabète (résistance à l’insuline)
  • Elles interagissent même avec notre cerveau (anxiété, dépression, maladies dégénératives) !

Or à la ménopause, certaines femmes prennent du poids, ou se plaignent de symptômes tels que l’anxiété. Le risque de diabète augmente également (ce qui est plus lié à l’âge qu’à la ménopause !) Il est donc plus important que jamais de chouchouter son microbiote. Nous allons voir pourquoi et comment.


Ménopause et microbiote : Le rôle du microbiote dans la prise de poids

C’est désormais prouvé scientifiquement, le microbiote intestinal influence fortement notre capacité à prendre du poids ou non. Les bactéries présentes dans notre intestin sont capables, comme nous, de digérer certains nutriments comme les fibres ou les glucides. Elles nous aident donc à assimiler plus de nutriments dans notre alimentation, ce qui est la plupart du temps positif pour notre santé (par exemple lorsqu’elles nous aident à assimiler des vitamines). Toutefois le microbiote évolue avec l’âge, l’hygiène alimentaire, le stress, les modifications hormonales.

Certaines bactéries nous aident à assimiler plus d’acides gras, et donc pour un même repas consommé une personne pourra grossir plus qu’une autre en fonction de son microbiote !

D’autres pistes expliquant le lien entre microbiote et prise de poids sont à l’étude :

Le microbiote intestinal joue un rôle dans les addictions alimentaires, notamment celle du chocolat (les bactéries digèrent le chocolat et libèrent des molécules stimulantes de l’axe “intestin-cerveau”, dans le sens de la pulsion vers le chocolat de manière à nourrir les bactéries et les multiplier…)

Certaines bactéries du microbiote produisent des molécules qui modifient notre façon de stocker les graisses. Des équipes de chercheurs travaillent actuellement sur une bactérie prometteuse : Akkermansia muciniphila.

D’autres bactéries intestinales modifient la production dans notre intestin des hormones qui régulent la sensation de faim et de satiété.

Ainsi, en fonction de sa répartition des différents types de bactéries, le microbiote pourrait augmenter la sensation de faim et donc aboutir à une surconsommation alimentaire non nécessaire !

On ne sait pas exactement quelle composition exacte du microbiote il faudrait pour rester mince, mais grossièrement, un facteur important semble être la répartition entre les bactéries de type Firmicutes et celles de type Bacteroides (les patients en surpoids ont plus de Firmicutes).


Comment favoriser un microbiote “minceur” ?

Un microbiote “minceur” est avant tout un microbiote diversifié ! Il existe différentes façons de “travailler” et d’enrichir son microbiote. Voici quelques exemples :

Le microbiote est très fortement influencé par les habitudes alimentaires. En effet les bactéries s’installent et “consomment” en partie ce que nous mangeons ! Le régime alimentaire qui favorise le plus un microbiote sain et diversifié est le régime méditerranéen, riche en végétaux (fruits, légumes, céréales complètes), acides gras provenant des huiles végétales, des oléagineux et des poissons gras, et pauvre en viandes grasses et aliments transformés.

Le microbiote peut également être modulé par la consommation de “probiotiques” : ce sont des bactéries que l’on consomme directement via notre alimentation (comme dans les yaourts par exemple qui contiennent des bactéries appelées Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophillus) ou en gélules. La consommation de Bifidobacteries ou de Lactobacilles a des effets minceur avérés, et on les trouve dans les yaourts, les produits fermentés tels que piments et légumes fermentés, la choucroute non cuisinée, le miso, le Kombucha (si vos intestins les tolèrent) !

Enfin, il y a également les prébiotiques ! Ce sont des molécules à ingérer qui vont “nourrir” les probiotiques et faciliter l’implantation de certaines bactéries bénéfiques dans notre intestin. Par exemple :

  • L’inuline
  • Les fructo-oligosaccharides

On peut les acheter en gélules mais on les retrouve essentiellement et très facilement dans l’alimentation: dans l’ail, les artichauts, les salsifis, les céréales complètes, les poireaux, les oignons, les topinambours… De manière générale, les légumes-racine en contiennent !


Microbiote et ménopause : Les autres impacts positifs du microbiote intestinal

Un bon microbiote tel que décrit précédemment diminue le risque d’inflammation et de diabète.

Le risque de cancer colorectal, qui augmente fortement autour de 50 ans, est également réduit.

Du côté du bien-être mental, le microbiote agit sur le cerveau via le nerf vague. En effet, le microbiote synthétise des métabolites (des molécules issues du métabolisme) qui traversent la muqueuse intestinale et passent dans la circulation pour atteindre le cerveau. Il influence ainsi le niveau d’anxiété et le risque de dépression. En effet, saviez-vous que 80% de nos cellules nerveuses véhiculent de l’information dans le sens intestin-cerveau ?

Certaines études ont également démontré qu’un microbiote sain pourrait améliorer le déclin cognitif, mais d’autres études sont nécessaires pour en savoir plus !

Ainsi, le microbiote intestinal est important à bien des égards : pour prévenir la prise de poids qui intervient souvent à la ménopause mais aussi les risques de maladies qui augmentent après 50 ans !

Saviez-vous que nous avons d’autres microbiotes importants pour notre santé ? (notamment un microbiote vaginal, buccal, et cutané ?) Plus d’infos dans un prochain article !

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