Le soja à la ménopause

Emmanuel LeBrun

Médecin traitant

Sommaire

> Déjà, le soja, c’est quoi ?

> Pourquoi est-ce que c’est un aliment qu’on étudie autant ?

> Comment consommer du soja à la ménopause ?

> Soja et ménopause : zoom sur les phytoestrogènes


Déjà, le soja, c’est quoi ?

Le soja est une légumineuse. Nous en consommons les graines, contenues dans les gousses. C’est un ingrédient issu de la cuisine asiatique retrouvé sous forme de lait, de farine, de tofu ou encore d’huile. Nous en consommons également les graines germées, appelées jeunes pousses de soja.

À ne pas confondre avec les jeunes pousses de haricot mungo. De très nombreux compléments alimentaires en contiennent. La consommation de soja à la ménopause crée de nombreuses interrogations. Alors, faut-il en consommer ?

Pourquoi est-ce que c’est un aliment qu’on étudie autant ?

Le soja intéresse particulièrement car il est riche en phytoestrogènes de la classe des isoflavones. Ces derniers sont principalement représentés par la génistéine et la daidzéine elles mêmes métabolisées en équol, très actif.

Ces phytoestrogènes possèdent une étroite similitude avec la structure chimique des oestrogènes naturels (le 17 B estradiol en particulier). Ils sont ainsi capables de se lier aux récepteurs oestrogéniques de l’organisme.

Diverses études sont arrivées à la conclusion que la consommation des phytoestrogènes du soja chez les femmes ménopausées aide à réduire les symptômes de la ménopause. L’intensité de la douleur a été réduite (d’un quart selon une étude de 2012) et la fréquence des bouffées de chaleur a été diminué (d’un cinquième selon la même étude, d’un dixième selon une étude de 2015).

En 2021, une étude associant la consommation quotidienne de soja à un régime végan a obtenu des résultats concluants. Cependant, en 2012, les autorités de santé européenne (l’EFSA, European Food Safety Authority et la commission européenne) ont estimé que les phytoestrogènes ne pouvaient pas prétendre soulager les bouffées de chaleur. La variabilité des résultats peut s’expliquer par la multitude des dosages testés, par la grande variabilité individuelle du métabolisme des isoflavones principalement en équol et par la durée des études.

Le soja pourrait également avoir un effet bénéfique sur le cholestérol total, LDL et sur la densité osseuse. La fonction cognitive et la mémoire visuelle pourraient aussi profiter de ses bienfaits.

Ils sont contre-indiqués chez la femme ayant ou ayant eu un cancer hormono-dépendant ou un antécédent familial. En cas d’hypothyroïdie les patientes doivent prévenir leur médecin car leur besoin en hormones thyroïdiennes peut varier.

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Comment consommer du soja à la ménopause ?

L’ANSES conseille de ne pas dépasser une dose quotidienne d’isoflavones de 1 milligramme/ kg de poids par jour. Cela représente 65 milligrammes par jour pour une femme de 65 kilos. 

Pour cette femme, c’est par exemple environ 500 grammes de boisson au soja ou 120 grammes de tofu (pour les produits de la marque Bjorg). 

Il n’existe pas aujourd’hui de recommandation de consommation journalière de soja, mais, pour référence, la médiane de consommation de soja de l’étude de 2012 citée plus haut était de 54 milligrammes d’isoflavones avec un minimum de 19 milligrammes de génistéine. La moitié de l’effet maximal est atteint en 12 semaines environ.

Soja et ménopause : zoom sur les phytoestrogènes

Les phytoestrogènes sont des molécules produites naturellement par certaines plantes qui, du fait de leur similarité avec l’oestradiol, peuvent avoir des effets similaires sur le corps. Il existe cinq classes de molécules d’origine végétale capables de se lier aux récepteurs oestrogéniques. Celle des isoflavones a la plus grande similitude avec l’estradiol.


Le soja et ses dérivés qui en constituent la principale source sont présents dans de nombreux compléments alimentaires. Si plusieurs méta-analyses semblent démontrer le rôle bénéfique des isoflavones de soja pour les femmes sur la fréquence des bouffées de chaleur après un délai prolongé de 12 à 13 semaines, il convient de souligner qu’ils sont déconseillés aux femmes ayant des antécédents personnels et/ou familiaux de cancers hormono-dépendants du sein ou de l’utérus. Il faut éviter de cumuler plusieurs sources de phytoestrogènes (citons pour les isoflavones le trèfle rouge, pour la classe des flavanones le houblon, pour celle des lignanes la graine de lin).


D’autre part, leur prise prolongée n’a fait l’objet d’aucune étude. Enfin, en cas d’hypothyroïdie, les besoins en hormones thyroïdiennes peuvent être augmentés. Leur consommation ne devrait donc s’effectuer que sous contrôle médical.


D’une façon générale, il est recommandé de ne pas dépasser la dose de 1mg/kg de poids corporel par jour d’isoflavones aglycones. De nouvelles réponses devraient bientôt être apportées par la cohorte E3N créée par l’Inserm.


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