Ménopause et thyroïde

Sandrine Mathez

Pharmacienne - naturopathe

Sommaire

> Qu’est ce que la thyroïde et qu’une “dysthyroïdie” ?

> Ménopause et thyroïde : les deux types de dysthyroïdies

> Risques de confusions au moment de la ménopause

> Ménopause et thyroïde : le diagnostic

> Ménopause et thyroïde : le traitement 


Notre thyroïde joue un rôle très important pour notre bien-être. Cette glande endocrine en forme de papillon est située devant la trachée, à la base antérieure du cou. Un dysfonctionnement de celle-ci perturbe la sécrétion des hormones thyroïdiennes qui influencent énormément notre niveau d’énergie, notre humeur…

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Le risque d’hypothyroïdie (fonctionnement de la thyroïde ralenti) augmente avec la ménopause.

Ses symptômes ressemblent aux symptômes de la ménopause mais elle ne se traite pas de la même façon ! Il est donc important d’être informée car l’hypothyroïdie sur le long terme peut être dangereuse pour la santé. Elle mérite donc d’être correctement diagnostiquée chez la femme ménopausée. Comment agir sur les problèmes de thyroïde à la ménopause ? Les réponses ici !

Qu’est ce que la thyroïde et qu’une “dysthyroïdie” ?

La thyroïde est une glande qui sécrète deux types d’hormones thyroïdiennes : l’hormone T3 (triiodothyronine) et l’hormone T4 (la thyroxine). Notre glande thyroïde sécrète majoritairement de la T4, mais c’est la T3 qui est la plus active (5 fois plus active que la T4). Pour fabriquer les hormones thyroïdiennes, il faut 2 ingrédients principaux : la L-Tyrosine (acide aminé fabriqué par l’organisme) et l’iode (sous forme d’ions iodures).

Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle très important dans le fonctionnement de notre organisme. Elles contrôlent par exemple l’énergie musculaire de notre corps et la température du corps. Elles modifient aussi l’humeur en ayant une action sur le système nerveux. Enfin, elles agissent sur le rythme cardiaque et sur le tube digestif.

En résumé, les hormones provenant de la thyroïde sont responsables de notre énergie et de notre humeur. A l’échelle mondiale, 300 millions de personnes souffrent de troubles thyroïdiens. Une dysthyroïdie est un dérèglement du fonctionnement de la thyroïde. Son fonctionnement peut être ralenti, auquel cas on parlera d’hypothyroïdie, ou bien accéléré, et dans ce cas on parlera d’hyperthyroïdie. Les femmes ménopausées sont davantage concernées par l'hypothyroïdie et les femmes jeunes par l’hyperthyroïdie.

Ménopause et thyroïde : les deux types de dysthyroïdies

Hypothyroïdie

Les signes et les symptômes d’une hypothyroïdie sont les suivants : grande fatigue, chute de cheveux, frilosité, sensibilité au froid, crampes musculaires, prise de poids, constipation. Il existe différentes causes d’hypothyroïdie. La carence en iode est la première cause d’hypothyroïdie dans le monde mais ce n’est plus le cas dans les pays développés. En effet, nous consommons ici suffisamment de sel iodé, de poisson ou de fruits de mer.

En France, les causes principales sont des causes auto-immunes (notre système immunitaire attaque notre thyroïde) et iatrogènes (= causées par un traitement, par exemple en cas de cancer de la thyroïde où il faut retirer la thyroïde chirurgicalement). Il existe également d’autres causes plus rares d’hypothyroïdie, comme par exemple des causes génétiques.

L’hypothyroïdie auto-immune la plus répandue est la thyroïdite de Hashimoto. Les patientes ont des anticorps qui s’attaquent à leur thyroïde. La thyroïdite atrophique, la plus répandue après la ménopause, est une thyroïdite de Hashimoto qui s’additionne à une thyroïde de taille réduite.

L’hypothyroïdie est rare chez les femmes jeunes et augmente avec l’âge. 1 à 2% des Français sont concernés, et ce sont majoritairement des femmes. L’âge moyen de survenue de l’hypothyroïdie est de 60 ans selon la Haute Autorité de Santé.


L’hyperthyroïdie

Les signes et les symptômes d’une Hyperthyroïdie: nervosité, insomnie, transpiration excessive, tachycardie

L’hyperthyroïdie est plus rare que l’hypothyroïdie et concerne davantage les femmes jeunes. Il est intéressant de noter que la limite entre fonctionnement “normal” de la thyroïde, et fonctionnement caractéristique d’une hypothyroïdie ou d’une hyperthyroïdie franche est difficile à définir. On a d’ailleurs défini les termes d’hypo/hyperthyroïdie infracliniques, qui couvrent les personnes étant dans cette “zone grise”. L’hypothyroïdie infraclinique concerne 5% des gens alors que l’hyperthyroïdie infraclinique concerne 1% de la population.

Le diagnostic des dysthyroïdies au moment de la ménopause est très important car les anomalies de la thyroïde peuvent augmenter des risques de maladies déjà augmentés par la ménopause. L’hypothyroïdie augmente le risque de développer une maladie cardiovasculaire. De plus, à cause de la carence en oestrogènes, qui exerçaient un effet “protecteur” sur le système cardiovasculaire de la femme, ce risque augmente déjà à la ménopause. Le risque de dépression est également accru. L’hyperthyroïdie augmente le risque d’ostéoporose qui augmente énormément chez la femme au moment de la ménopause.

Les femmes ménopausées sont bien plus susceptibles d’être atteintes d’hypothyroïdie que d’hyperthyroïdie. Nous traiterons donc surtout de l’hypothyroïdie dans la partie suivante.


Risques de confusions au moment de la ménopause

La ménopause est un moment charnière en matière de santé des femmes. Leurs risques d’ostéoporose et cardiovasculaires augmentent et peuvent être renforcés par un dysfonctionnement de la thyroïde. Pour prendre soin de vos os et limiter votre risque cardiovasculaire, n'hésitez pas à télécharger l'application Omena qui propose des conseils santé spécialisés.

Il est donc très important de pouvoir les diagnostiquer pour pouvoir les traiter. Toutefois le diagnostic n’est pas simple car les symptômes présentent des similarités avec les symptômes de la ménopause !

Les symptômes de l’hypothyroïdie se représente par une fatigue de plus en plus intense au fur et à mesure de la journée. Cela peut se traduire pas une envie irrésistible de s’endormir dans l’après-midi. On note aussi des difficultés de concentration et des troubles de la mémoire. Aussi, un manque d’entrain, une irritabilité et une peau sèche. Les chutes de cheveux, les douleurs musculaires, la prise de poids ou la frilosité en font partis. On voit que de nombreux symptômes peuvent être confondus avec des symptômes de la ménopause !

L’hyperthyroïdie à l’inverse présente les symptômes suivants : amaigrissement, transpiration excessive (seul symptôme pouvant s’assimiler à un symptôme de ménopause, avec les insomnies), diarrhées, nervosité, agitation.


Ménopause et thyroïde : le diagnostic 

Que ce soit du fait du vieillissement ou des changements hormonaux liés à la ménopause, le risque d’hypothyroïdie en particulier augmente à la ménopause. Les risques de vivre avec une hypothyroïdie non diagnostiquée et non traitée sont importants. Si vous avez certains symptômes (que vous pensez peut-être être dus à la ménopause), n’hésitez pas à en parler à votre médecin. 

Les dysfonctionnements de la thyroïde se diagnostiquent facilement par un dosage de l’hormone TSH (Thyroid Stimulating Hormone). Si le dosage de cette hormone est supérieur à un certain seuil, cela signifie que votre thyroïde est en “sous-régime” et qu’elle demande plus de TSH (sécrétée par l’Hypophyse) pour fonctionner correctement. 

A l’inverse, si votre dosage de TSH est inférieur à un certain seuil, votre thyroïde est en “sur-régime” et elle sécrète trop d’hormones thyroïdiennes qui vont freiner la sécrétion de TSH (rétrocontrôle négatif) et provoquer une hyperthyroïdie.

Ménopause et thyroïde : le traitement

En cas d’hypothyroïdie, le traitement de référence est simplement d’administrer à la patiente les hormones thyroïdiennes qui sont insuffisamment produites par son organisme. Le médicament est appelé Lévothyroxine, il s’agit d’une hormone de synthèse (l’hormone thyroïdienne T4).

Il existe également quelques moyens de booster sa thyroïde naturellement. Avant tout, il faut vérifier les dosages sanguins d’hormones thyroïdiennes (T3, T4) et TSH pour savoir où vous en êtes.

Ainsi pour éviter les dysthyroïdies , il faut privilégier une alimentation “santé” en évitant les aliments “vides” (plats préparés, alimentation riche en graisses saturées, aliments transformés, industriels …)

Les aliments à privilégier

Les aliments santé à privilégier ou à adopter sont les suivants : Fruits et légumes bio, de saison et du terroir si possible. Tous les aliments qui sont sources d’iode: poissons (haddock, cabillaud), crustacés (huîtres, moules, crevettes), algues (tartares d’algues ou algues lyophilisées…).

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Les oméga 3 (sardines, maquereaux, harengs, saumon, noix, noisettes, huiles végétales de première pression à froid comme l’huile de Cameline ou l’huile de Chanvre..) indispensables pour les membranes cellulaires et pour les récepteurs des hormones thyroïdiennes.

Des protéines animales pour leur apport en tyrosine (acide aminé constitutif des hormones thyroïdiennes). Du Fer, du Zinc, du Sélénium, de la vitamine A et de la Vitamine D qui sont des cofacteurs indispensables à la fabrication des hormones thyroïdiennes. Du “guggul”, une plante qui donc peut être utile en cas d’hypothyroïdie. Enfin, éviter les produits laitiers (lait de vache) acidifiants et pro-inflammatoires.

Par ailleurs , il faut se méfier des perturbateurs endocriniens (PCB, Bisphénol A, les Phtalates, les pesticides, le mercure). Ceux-ci peuvent interagir sur la synthèse, le transport et le métabolisme hépatique des hormones thyroïdiennes !

Retrouvez sur l’application Omena les conseils de notre pharmacienne, Sandrine Mathez pour vous aider à mieux vivre la ménopause.

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